Selon le procureur de Nouméa, des gendarmes au repos ont répliqué après avoir été pris pour cible par « plusieurs hommes armés ».
Deux hommes qui faisaient partie d’un groupe ayant ouvert le feu sur des gendarmes ont été blessés par balles par ces derniers, lundi 3 juin à Païta, au nord de Nouméa, a annoncé le procureur de la République de Nouméa. Yves Dupas a précisé avoir ouvert une enquête, confiée à la Section de recherches de Nouméa, pour « tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique », ajoutant que « les enquêteurs procèdent également à l’audition des gendarmes ayant fait usage de leur arme ».
Les faits se sont déroulés à 16h05 heure locale (7h05 à Paris) dans le secteur du col de la Pirogue à Païta, un point névralgique sur la route menant de Nouméa à l’aéroport international, qui a longtemps été bloqué par les indépendantistes. Selon le communiqué du procureur, les gendarmes au repos circulaient à bord d’un véhicule de location quand, « après le passage d’un barrage », leur véhicule « a été délibérément percuté par l’arrière, par un véhicule de type pick-up ».
Le véhicule qui a heurté les gendarmes n’a pas été retrouvé
« Plusieurs hommes armés ouvrent le feu en direction du véhicule, ce qui a conduit deux gendarmes à faire usage de leur arme de service, dans une action de riposte », poursuit le communiqué. Le procureur explique également qu’un « agresseur » a été blessé à la tête et un autre au bras et que le véhicule ayant heurté les gendarmes a pris la fuite et n’a pas été retrouvé.
Dans un communiqué, la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) de Païta a pour sa part donné une autre version des faits. Selon celle-ci, qui accuse « les milices », ce sont des automobilistes qui ont profité du déblaiement de la route par les forces de l’ordre pour passer « à vive allure en ouvrant le feu avec des balles réelles sur nos jeunes positionnés aux abords de la route ». « Les informations diffusées ce soir par le relais CCAT Pwoyta [Païta en langue kanak ajië] sur cette affaire ne correspondent aucunement aux constatations faites et aux premiers actes d’enquête », a démenti le procureur dans son communiqué.
Jeudi, un homme avait déjà été grièvement blessé par le GIGN dans une fusillade à Dumbéa, dans le Grand Nouméa. Depuis le début de la crise et des émeutes en Nouvelle-Calédonie, le 13 mai, sept personnes ont été tuées, dont deux gendarmes.