La lutte contre la pollution plastique prend un tournant décisif avec l’intervention des ONG pour dénoncer la vente illégale de produits jetables en plastique par plusieurs grandes enseignes. Depuis plusieurs semaines, les bénévoles de Surfrider témoignent d’une prolifération inquiétante de gobelets, couverts et pailles en plastique abandonnés sur les plages, malgré l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2020, de la loi antigaspillage pour une économie circulaire, qui interdit leur commercialisation, rapporte TopTribune.
Malgré les bonnes intentions affichées par la réglementation, diverses entreprises continuent de proposer à la vente ces articles non conformes, accessibles en ligne ou en magasin. Fin 2024, une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a révélé qu’une entreprise sur cinq était en infraction, alimentant ainsi une impunité persistante.
Des produits retirés après le coup de pression
Face à cette situation, l’association France Nature Environnement, en collaboration avec Surfrider Foundation Europe, a pris des mesures judiciaires en mettant en demeure plusieurs plateformes, dont Amazon et Temu, ainsi que les enseignes Metro et La Foir’Fouille. Selon Anne Roques, juriste pour France Nature Environnement, ces entreprises vendent des produits « toxiques pour la santé et l’environnement » et induisent les consommateurs en erreur en laissant croire à leur légalité. Elles ont jusqu’à trois mois pour retirer les articles incriminés.
Cette pression semble donner ses résultats. Suite à cette mise en demeure, Metro a déjà retiré les produits en question de son site et a annoncé un renforcement des contrôles. Un porte-parole d’Amazon a confirmé que les articles ciblés avaient également été supprimés. De son côté, la plateforme Temu a soutenu qu’elle ne permettait pas aux vendeurs de proposer des produits non conformes et s’engage à retirer tout article illégal dès sa détection.
Une action en justice si les lignes ne bougent pas
La Foir’Fouille, également concernée par cette démarche, a assuré qu’elle a procédé à des vérifications et que les articles signalés sont en réalité réutilisables. En dépit de ces déclarations, France Nature Environnement et Surfrider estiment qu’il s’agit d’une réaction positive, mais insuffisante si elle ne s’étend pas à l’ensemble des produits interdits. Les associations ont ainsi menacé de poursuites judiciaires si ces enseignes ne mettent pas en œuvre des contrôles effectifs dans un délai de trois mois.
Ce revirement souligne l’urgence de prendre des initiatives plus sérieuses contre la pollution plastique, notamment à travers la mise en œuvre rigoureuse de lois déjà existantes. Les efforts doivent être soutenus par les gouvernements et les entreprises pour garantir un environnement marin sain et protéger la biodiversité. Pour les consommateurs, ce combat représente également une opportunité d’encourager l’économie circulaire et d’adopter des comportements plus responsables face aux enjeux environnementaux actuels.
Au-delà des sanctions légales, la sensibilisation des citoyens sur les dangers liés à l’utilisation excessive de plastique jetable apparaît comme un enjeu crucial. Les acteurs de la société civile doivent jouer un rôle proactif pour éduquer le public et promouvoir des alternatives durables, contribuant ainsi à réduire la dépendance aux matières plastiques.
Finalement, les actions entreprises contre les enseignes doivent inspirer un mouvement collectif vers une réduction significative de l’utilisation de plastiques, par un abandon progressif au profit de matériaux durables et respectueux de l’environnement.