Deux pilotes, un élève et son instructeur, sont morts dans la collision, tandis qu’un troisième, qui a pu s’éjecter, est sain et sauf.
Deux avions Rafale sont entrés en collision, mercredi 14 août vers 12h30, au sud-ouest de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Deux pilotes, un élève et son instructeur, sont morts, a annoncé Emmanuel Macron dans un message sur X, mercredi juste avant minuit. Ils étaient portés disparus tandis qu’un troisième, qui a pu s’éjecter, a vite été retrouvé sain et sauf. La cause de l’accident n’a pas été dévoilée. Franceinfo revient sur les circonstances de cet accident.
Une collision entre deux avions de chasse
Deux avions de chasse de l’escadron transformation Rafale de la base aérienne de Saint-Dizier (Haute-Marne) sont entrés en collision mercredi en milieu de journée, a annoncé à l’AFP un porte-parole de l’armée de l’air et de l’espace à Paris. L’accident s’est produit « dans le secteur de Colombey-les-Belles », au sud-ouest de Nancy, selon la préfecture de Meurthe-et-Moselle.
Ces deux Rafale rentraient d’une mission de ravitaillement en Allemagne, précise l’armée dans un message posté sur X. L’escadron impliqué « a pour mission principale la formation des pilotes et des navigateurs des forces armées françaises », ajoute la même source.
Un pilote rescapé, deux autres portés disparus
Le pilote d’un des deux appareils s’est éjecté avant l’impact et est hors de danger, selon le porte-parole de l’armée de l’air. Il est « indemne », assure aussi l’armée sur X. Selon les informations de France Bleu Sud Lorraine, il a été transporté vers le centre hospitalier de Toul.
En revanche, l’instructeur et l’élève pilote qui se trouvaient dans le second appareil étaient toujours portés disparus dans l’après-midi, selon l’armée. Peu avant minuit mercredi, Emmanuel Macron a annoncé sur X « les décès du capitaine Sébastien Mabire et du lieutenant Matthis Laurens ». « La Nation partage la peine de leurs familles et frères d’armes de la Base aérienne 113 de Saint-Dizier », a écrit le chef de l’Etat. Dans un communiqué du ministère des Armées, Sébastien Lecornu a adressé ses « sincères condoléances et tout [son] soutien aux familles » des victimes, ainsi qu’à « leurs proches et à leurs frères d’armes ». « Ce soir, la Nation toute entière est reconnaissante : jamais, nous ne les oublierons » a-t-il ajouté.
Tous les pilotes concernés sont de nationalité française. Des pilotes ukrainiens sont actuellement formés en France, mais sur un autre base du Sud de la France, et uniquement sur des chasseurs Alpha-Jet.
D’importants moyens de recherche déployés
D’importants moyens de recherche sont mobilisés pour retrouver les deux pilotes portés disparus. « Le centre opérationnel départemental a immédiatement été activé et le plan Sater [sauvetage aéroterrestre] engagé en appui des forces militaires », a annoncé la préfecture dans un communiqué. Le plan Sater est un plan de secours pour rechercher et localiser les avions ou hélicoptères en détresse.
Dans un communiqué, le ministère des Armées a donné des précisions sur les circonstances des recherches : « L’épave de l’autre Rafale biplace a été repérée plus tard dans l’après-midi sur la commune d’Harmonville (Vosges). Sans nouvelle de l’équipage, d’importants moyens avaient été dépêchés sur place pour permettre de les retrouver. Les enquêtes de sécurité et judiciaires en cours détermineront les causes de cet accident ».
Le groupement de gendarmerie départementale, le service départemental d’incendie et de secours, l’Office national des forêts et la Fédération nationale des radioamateurs au service de la sécurité civile (Adrasec) participent aux opérations. Sur X, la préfecture ajoute qu’un numéro d’appel à témoignages a été mis en place à destination de personnes ayant été témoins « d’éléments pouvant aider les autorités ». Il s’agit du 09 70 80 90 40.
« Merci à nos forces armées ainsi qu’aux gendarmes mobilisés dans les recherches et pour sécuriser la zone », a écrit sur le même réseau social le ministre démissionnaire des Armées, Sébastien Lecornu.
Les causes de l’accident n’ont pas été dévoilées
Les autorités n’ont pour l’instant donné aucune information sur les circonstances de l’accident. « Des enquêtes de sécurité et judiciaires sont ouvertes » pour faire la lumière sur les raisons de la collision, précise l’armée sur X. « L’autorité militaire communiquera sur les causes de l’accident », a par ailleurs assuré la préfecture.
L’enquête devra établir s’il y a eu « une prise de risque démesurée » lors de ce vol, mais des accidents, « il y en aura toujours, simplement parce que pour être bon, il faut s’entraîner, prendre des risques, voler proche les uns des autres », estime sur franceinfo Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de guerre. « On ne peut pas espérer avoir un entraînement extrêmement performant s’il n’y a pas de prise de risque, et hélas parfois quelques accidents. »
Les accidents impliquant des Rafale sont néanmoins relativement rares. Le 7 décembre 2007, un Rafale non armé s’était écrasé près de Neuvic (Corrèze), après une chute en piqué de 4 000 mètres. L’enquête avait conclu à un phénomène de « désorientation spatiale » du pilote. Le 24 septembre 2009, un accident entre deux avions s’était produit alors qu’ils s’apprêtaient à rejoindre le porte-avions Charles-de-Gaulle, à l’issue d’un vol d’entraînement et d’un essai de catapultage à masse maximale. L’un des pilotes avait péri dans l’accident.