Dans un village situé à 15 kilomètres de la frontière récemment conquise par Kiev, l’opération militaire sur le territoire russe redonne espoir aux civils ukrainiens.
La pendule du salon s’est arrêtée sur 3h40. C’est à cette heure qu’un missile russe est tombé dans le jardin de la maison de famille de Natalia et Alexandre, deux Ukrainiens qui résident à 15 kilomètres de la frontière récemment conquise par Kiev. « Ça s’est passé dans la nuit du 14 août, raconte Natalia à franceinfo. Le blast de l’explosion a soufflé la maison. Tout est détruit : la maison, le garage, la remise, la cuisine extérieure, la cave… Je n’ai pas les mots. »
Natalia et son mari nous font pénétrer dans ce qu’il reste de cette maisonnette de briques rouge. « Attention, ça peut vous tomber dessus », prévient Natalia. À l’intérieur, il y a des gravats partout et des pans de murs effondrés. Une chance qu’il n’y ait eu que deux blessés légers cette nuit-là. Et un espoir désormais pour le couple, que la peur change de camp avec cette opération ukrainienne en terres russes.
Cela fait maintenant deux semaines que les Ukrainiens sont entrés en Russie, dans la région de Koursk. Kiev contrôle environ 1 200 km² de terres russes. « Nos dirigeants ont bien fait de faire passer la guerre en territoire ennemi pour que les Russes comprennent ce que nous nous ressentons avec leurs tirs et leurs bombardements », explique Alexandre.
« Je pense que là-bas, en Russie, bien sûr les gens souffrent aussi : les parents, les enfants et les mères de famille. Mais ce sont d’abord les Russes qui ont décidé de tuer nos enfants. »Natalia, Ukrainienne
à franceinfo
« Ce sont eux qui sont venus pour nous exterminer, nous tuer, nous ruiner », explique Alexandre. « Maintenant, c’est nous qui avançons sur le front et ce n’est que justice », poursuit Natalia. L’un des objectifs de l’opération ukrainienne en Russie consiste à protéger les civils des frappes en repoussant l’ennemi dans ses terres.
Mais pour le moment, le quotidien d’Alexandre et Natalia n’a pas vraiment changé. « Il y a plus de bombes planantes et de frappes de missiles en ce moment, indique Alexandre. L’artillerie, elle, a été repoussée, oui. On est moins inquiets par ça… Mais ce qui va vraiment nous soulager, c’est la victoire ! » « En avant ! Jusqu’à Moscou ! », s’exclame Natalia, avant de conclure en souriant : « Comme Napoléon à l’époque. »