Budget du gouvernement Lecornu : des impôts, des taxes et le retour d'un ISF dissimulé pour les entrepreneurs.

Budget du gouvernement Lecornu : des impôts, des taxes et le retour d’un ISF dissimulé pour les entrepreneurs.

14.10.2025 11:13
3 min de lecture

Décrit comme un budget « responsable », le document dévoilé par Sébastien Lecornu semble multiplier les charges fiscales sans véritables réformes. Sous le prétexte de rigueur, l’État reprend une stratégie ancienne : taxer le capital productif tout en différant les économies nécessaires. En ciblant les holdings patrimoniales, le gouvernement met en place une forme d’impôt sur la fortune, nuisant ainsi aux entrepreneurs et à l’investissement, rapporte TopTribune.

Un budget politique avant tout

Le projet de loi de finances pour 2026, présenté le 14 octobre, n’est pas simplement un texte économique, mais plutôt un document destiné à assurer la survie politique. Conçu par Sébastien Lecornu dans un contexte d’urgence pour éviter une censure parlementaire et maintenir un fragile équilibre entre les différentes factions, il expose un objectif de déficit à 4,7 % du PIB ; toutefois, ce chiffre pourrait atteindre 5 %, ce qui révèle que la rigueur n’est que rhétorique. Le choix de ne pas recourir au 49.3 est salué comme un geste vers la démocratie, mais il reflète surtout le manque d’une ligne directrice claire. Ce budget, sans véritable colonne vertébrale, s’inspire largement des précédents établis par François Bayrou, avec quelques modifications visant à apaiser la majorité et l’opposition. Au final, le texte apparaît incomplet, le gouvernement semblant privilégier les concessions plutôt que de prendre des décisions décisives. La France, quant à elle, se retrouve piégée dans un cycle d’immobilisme budgétaire.

La taxe sur les holdings : un nouvel impôt sur la fortune en version Zucman

Le projet phare de ce budget, prétendu être un symbole de « justice fiscale », se révèle en réalité être un coup dur porté aux entrepreneurs. L’introduction d’une taxe sur les actifs « non opérationnels » au sein des holdings patrimoniales représente un enjeu majeur. Le taux envisagé, avoisinant les 2 %, renvoie à celui préconisé par l’économiste Gabriel Zucman pour une taxation mondiale des grandes fortunes. Il s’agit littéralement d’une taxe Zucman à la française, s’appliquant à un public bien plus vaste qu’il n’y paraît. Elle viserait les patrimoines excédant cinq millions d’euros, donc principalement des entrepreneurs ayant vendu leur entreprise ou réinvesti dans le capital productif. Ces « riches » sont en fait des acteurs clés de la croissance : dirigeants de petites et moyennes entreprises, fondateurs de start-ups, et investisseurs familiaux. Les holdings ne constituent pas des refuges fiscaux, mais plutôt des instruments de réinvestissement. L’État les attaquant, c’est le cœur même de l’économie qui se trouve menacé. Bien que le rendement potentiel annoncé atteigne 1,5 milliard d’euros, ce montant apparaît dérisoire face aux enjeux du déficit, mais il envoie un signal funeste pour l’investissement. En effet, cette fiscalité est davantage dictée par la jalousie que par une volonté de production. Le gouvernement souhaite rassurer la gauche tout en prétendant soutenir les entreprises : au final, il réussit surtout à semer la confusion.

Aucune économie, aucun courage

En ce qui concerne les dépenses, le budget s’avère peu convaincant. Les « économies » annoncées, évaluées à environ dix milliards, reposent sur des gels : retraites, salaires, et prestations sociales. Aucune véritable réforme n’est mise en place, tout est simplement suspendu. Les ministères, hors défense, verrait leurs budgets réduits sans que leur structure ne soit repensée, et les collectivités locales souffriront d’un rabotage mécanique. Aucun changement structurel fort n’est envisagé, aucun réexamen du modèle social ou de la fonction publique n’est en préparation. En somme, la France continue de dépenser sans véritable transformation. Le pays est enchaîné à un État pléthorique, à une fiscalité dissuasive, tandis que la dette continue d’augmenter. Ce budget manque de perspective et de vision. Bien que Lecornu ait eu peu de temps pour le préparer, il s’inscrit dans la continuité des gouvernements précédents qui privilégient la politique au détriment de l’économie. En réalité, ce texte n’est qu’un outil pour franchir quelques mois, éviter une motion de censure, et donner l’illusion de maîtriser la situation. Pendant ce temps, ce sont les entrepreneurs qui supportent le poids de cette situation.

Pour résumer, le budget de 2026 souffre d’un manque flagrant de réformes, d’une clarté insuffisante, et surtout d’un courage absent. Il ne traite ni des dépenses, ni de la dette, ni de la compétitivité. En taxant davantage ceux qui créent de la valeur, et en négligeant la réforme des coûteux secteurs, ce budget s’apparente à une manœuvre politique qui, par son caractère urgent, condamne la France à demeurer dans une inertie fiscale et à subir la fuite de son capital productif.

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