Le gouvernement de Sébastien Lecornu a présenté son projet de budget pour 2026, visant à réduire le déficit à 4,7%. Le plan inclut environ 30 milliards d’euros d’économies, notamment par des mesures impactant directement les contribuables. Parmi ces mesures, l’instauration d’une année blanche, qui gèlera l’indexation des prestations sociales et des retraites sur l’inflation, ainsi que le gel du barème de l’impôt sur le revenu, figurent en bonne place. Alors que le Premier ministre s’est engagé à ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution, les débats parlementaires pourraient amener des modifications substantielles au projet initial, rapporte TopTribune.
Le gel du barème de l’impôt sur le revenu
Le gouvernement souhaite maintenir le barème de l’impôt sur le revenu au niveau de 2025. Traditionnellement ajusté au 1er janvier pour refléter l’inflation et l’augmentation des revenus des ménages, le taux d’inflation anticipé pour l’an prochain est de 1,3%. Ce gel pourrait entraîner une hausse involontaire de la pression fiscale pour les contribuables. Les seuils d’imposition ne changeront pas, ce qui pourrait faire basculer certains contribuables dans une tranche supérieure. Une étude de l’OFCE a estimé que les foyers aux revenus médians pourraient perdre entre 50 et 100 euros par an, générant environ 1,9 milliard d’euros de recettes supplémentaires pour l’État.
La non-indexation des prestations sociales et des pensions de retraite
Le principe d’une année blanche, proposé par François Bayrou, a été repris par le gouvernement. Cette mesure, qui consisterait à ne pas indexer les prestations sociales et les pensions de retraite sur l’inflation, pourrait permettre d’économiser environ 3,8 milliards d’euros pour l’État. Environ 17 millions de retraités seront affectés, alors que des minima sociaux comme le RSA et les APL ne seront pas réévalués en 2026, affectant particulièrement les foyers modestes. Pour un bénéficiaire seul, cela représenterait une perte de 101 euros annuels, tandis qu’un retraité percevant 1 000 euros par mois pourrait perdre jusqu’à 156 euros en 2026.
Le remplacement de l’abattement de 10% sur les revenus des retraités
Les retraités pourraient également être concernés par une modification de l’abattement fiscal de 10%, actuellement plafonné à 4 399 euros par foyer. Le gouvernement envisage de le ramener à un plafond de 2 000 euros par retraité. Cette nouvelle règle pourrait bénéficier aux couples aux revenus moins élevés, mais imposera également une charge plus importante aux retraités dont l’abattement actuel dépasse 2 000 euros.
La suppression de plusieurs niches fiscales
Le projet de budget prévoit également l’élimination de 23 niches fiscales jugées obsolètes, représentant un coût total de 85 milliards d’euros. Parmi les cibles figurent les réductions d’impôts pour frais de scolarité, qui bénéficient principalement aux foyers aisés, ainsi que des exonérations fiscales pour les indemnités journalières liées aux maladies de longue durée.
Le doublement des franchises médicales
Enfin, le gouvernement envisage de doubler le montant des franchises médicales, ce qui pourrait engendrer des réactions négatives. Ainsi, le reste à charge pour les médicaments et certains actes médicaux passerait de 1 à 2 euros. Ces modifications pourraient rapporter jusqu’à 2,3 milliards d’euros, selon le Haut Conseil des finances publiques.