Rassemblement du Medef à Paris pour exprimer l’exaspération des chefs d’entreprise
Le Medef prévoit un grand rassemblement à Paris le 13 octobre pour relayer le mécontentement des chefs d’entreprise face au projet de loi de finances en cours. Cette initiative, qui coïncide avec le débat budgétaire, suscite des réactions mitigées au sein des autres organisations patronales et risque de froisser le gouvernement, rapporte TopTribune.
Patrick Martin, le président du Medef, entend ainsi montrer que les dirigeants d’entreprises ne souhaitent plus être considérés comme des « vaches à lait » du budget, accusant déjà le gouvernement d’une insatisfaction dans la maîtrise de ses dépenses. Malgré leur exaspération, Martin s’efforce également d’éviter l’image de patrons aigris, souhaitant que le rassemblement se tienne dans une ambiance festive. Cependant, concilier l’expression de mécontentement fiscale avec une atmosphère conviviale pourrait s’avérer un défi de taille. Le Medef espère tout de même attirer 10 000 participants.
De leur côté, l’U2P, représentant les artisans, a d’ores et déjà annoncé son absence à cet événement. La CPME reste indécise et prend le temps d’évaluer la situation avec ses membres avant de trancher. Dans l’ombre, divers leaders d’opinion au sein du patronat demeurent sceptiques quant à l’efficacité d’une telle initiative. Les chefs d’entreprise se heurtent à une opinion publique qui tend à soutenir l’idée d’une augmentation de la fiscalité sur les hauts revenus, tout en se positionnant comme des acteurs économiques au service de la société, plutôt que comme des bénéficiaires d’aides publiques. Ils soulignent leur contribution significative aux prélèvements comparés à d’autres pays européens.
Face à cette situation, des voix s’érigent également contre l’utilité du rassemblement, rappelant que des mobilisations passées, telles celles contre les 35 heures, n’ont pas modifié la trajectoire politique. Le risque d’attiser les tensions avec l’exécutif en s’inspirant des syndicats mobilisés est bien réel. Toutefois, le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a tenté de rassurer les patrons en garantissant la préservation des fondements de la politique économique, y compris les lignes directrices sur l’offre.
D’autre part, l’Association française des entreprises privées (Afep), qui représente beaucoup de grandes entreprises, a récemment organisé une conférence de presse pour rappeler leur implication dans l’effort budgétaire, une intervention inhabituelle pour cette organisation généralement discrète. Ce geste témoigne de la réelle inquiétude parmi les chefs d’entreprise vis-à-vis du prochain budget.