Le deuxième sidérurgiste mondial, aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, envisage de supprimer environ 600 postes dans sept sites industriels du nord de la France.
Le sidérurgiste ArcelorMittal a réaffirmé jeudi son « intention » d’investir dans la décarbonation de son site de Dunkerque (Nord) à hauteur de 1,2 milliard d’euros, sous réserve que Bruxelles concrétise ses mesures de protection de l’acier européen, sans toutefois remettre en cause les suppressions de postes annoncées en France.
« Le groupe confirme « son intention d’investir dans un premier four électrique, sur son site de Dunkerque, pour un montant d’environ 1,2 milliard d’euros », compte tenu des mesures prises par Bruxelles qui vont « dans la bonne direction », a indiqué le groupe dans un communiqué. Le deuxième sidérurgiste mondial, aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, envisage de supprimer environ 600 postes dans sept sites industriels du nord de la France.
Mardi soir, Emmanuel Macron affirmait sur TF 1 « les yeux dans les yeux » que les sites de Dunkerque (Nord) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) seraient « sauvés », tout en refusant une nationalisation de l’entreprise. « La réponse, ça n’est pas nationaliser (mais) avoir des garanties de développement », a fait valoir le chef de l’État
Des salariés d’ArcelorMittal de toute la France ont manifesté mardi en région parisienne pour défendre leurs emplois. Afin d’y remédier, au moins pour la France, l’hypothèse d’une « nationalisation » était sur toutes les lèvres dans le rassemblement à Saint-Denis. « Les Italiens l’ont fait, les Anglais l’ont fait (…) alors pourquoi nous, Français, on n’est pas capable de le faire ? », s’est interrogé Gaétan Lecocq, de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque.
Le sort des métallos mobilise dans la classe politique, de la gauche qui réclame, comme la CGT, une nationalisation des hauts fourneaux français, à l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui a estimé qu’il fallait « tout » faire pour sauver ArcelorMittal à Dunkerque, sans exclure une nationalisation « temporaire » et « de dernier recours » si l’entreprise ne remplissait pas ses obligations.
Au cœur du maintien d’une industrie sidérurgique en France, la poursuite ou non des projets de décarbonation du groupe. Fin 2024, ArcelorMittal avait suspendu sa décision finale d’investissement – à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’État – pour électrifier les hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non-compétitivité de l’acier produit en Europe.
Après de meilleurs résultats que prévu au premier trimestre, ArcelorMittal avait fait pression sur la Commission européenne, demandant une application « rapide » du plan européen pour l’acier pour regagner en compétitivité.