Face à l’intensification des frappes russes en Ukraine, Donald Trump a choisi de revoir sa stratégie en signant un nouvel accord avec l’OTAN, permettant ainsi la reprise des livraisons d’armes à Kiev. Cette décision fait suite à une interruption des envois qui a eu lieu il y a seulement deux semaines, rapporte TopTribune.
Trump avait longtemps prétendu pouvoir mettre un terme au conflit russo-ukrainien rapidement, se présentant comme un « faiseur de paix ». Toutefois, la réalité des discussions récentes, marquées par de nombreuses négociations infructueuses avec la Russie, a mis à mal cette image. Le président américain a exprimé son mécontentement suite à des échanges avec Vladimir Poutine, déclarant : « Il me déçoit. »
En conséquence, Trump a décidé de frapper un grand coup. Moins de deux semaines après l’arrêt abrupt des envois d’armements, il a réaffirmé son engagement à « fournir » des équipements militaires à l’Ukraine, notamment des systèmes de défense antiaérienne Patriot. Parallèlement, il a donné à la Russie un ultimatum de 50 jours pour mettre un terme à son offensive en Ukraine, menaçant de tripler les droits de douane à l’encontre de Moscou et de ses alliés si aucune avancée n’était constatée.
Une posture politique ambivalente
Peut-on considérer ces annonces comme un véritable changement dans le cours du conflit russo-ukrainien ? Pour Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la Recherche Stratégique, la réponse est non. Selon lui, il serait erroné de croire que Trump prend la défense de l’Ukraine. En effet, cette posture semble d’abord répondre à des enjeux politiques internes. En adoptant une position plus ferme contre la Russie, il cherche à satisfaire le courant belliciste du Parti républicain, qui réclame depuis un certain temps une aide accrue à l’Ukraine.
Du côté économique, il convient de noter que les livraisons d’armements promises par la Maison Blanche ne sont pas offertes gratuitement. Elles seront en réalité financées par les pays européens membres de l’OTAN. Trump ne fait donc pas de dons d’armes, mais les vend, ce qu’Olivier Kempf décrit comme « la gourmandise suprême ». Plusieurs nations, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Finlande, ont déjà proposé de financer ce matériel. En revanche, la France a indiqué qu’elle ne participerait pas à ce programme de financement, sans fournir d’explications jusqu’à présent.
Un équilibre précaire avec la Russie
Il est également crucial de se demander si les dernières annonces de Trump altéreront le dialogue récemment rétabli entre Washington et Moscou. Olivier Kempf souligne que le conflit en Ukraine ne constitue qu’une partie de la relation entre les États-Unis et la Russie, qui englobe d’autres sujets importants tels que les questions économiques, géostratégiques, nucléaires et même spatiales. Trump semble vouloir maintenir un contact avec Poutine, déclarant : « Il me déçoit, mais ce n’est pas fini entre nous. »
Le président américain s’efforce donc de gérer sa communication avec soin, bien que cela ne soit pas sans maladresses. Le Financial Times a rapporté que Trump aurait incité le président ukrainien Volodymyr Zelensky à attaquer Moscou. Face à la polémique, le milliardaire a essayé de calmer la situation en affirmant que Washington ne fournirait pas à Kiev de missiles à longue portée. Le Kremlin, quant à lui, a réagi en déclarant que les récentes décisions de Trump ne feraient que prolonger le conflit, annonçant une possible offensive d’été en Ukraine. Ainsi, l’issue de cette crise reste incertaine et semble loin d’être résolue.