Un mouvement de grève spontané a entraîné le blocage de quatre aéroports et six ports corses, jeudi.
« Le problème de fond, c’est la mise en concurrence dans les transports », a affirmé vendredi 4 octobre sur France Bleu Frequenza Mora Etienne Santucci, secrétaire national en charge de la trésorerie du syndicat des travailleurs corses (STC), qui a lancé un mouvement de grève spontané qui a entraîné jeudi après-midi le blocage des quatre aéroports et six ports de l’île et de centaines de voyageurs.
« On n’est pas d’accord sur la mise en concurrence dans les transports, que ce soit sur les infrastructures ou que ce soit sur les lignes de transport », a martelé le représentant syndical. Ce mouvement spontané des salariés des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) de l’île intervient après l’assemblée générale houleuse de la CCI jeudi, au cours de laquelle Alexandre Patrou, secrétaire général aux affaires corses (Sgac) qui représentait le préfet de Corse a fait part de ses réticences sur le projet de créer deux syndicats mixtes ouverts (SMO) portuaire et aéroportuaire d’ici la fin de l’année.
Un « risque juridique important »
Il a fait valoir qu’il existait un « risque juridique important » et que l’Etat n’accorderait pas de blanc-seing. Les concessions arrivent à leur terme au 31 décembre et un appel d’offres pourrait décider de les attribuer au privé comme c’est le cas sur le continent depuis 2020.
Pour la STC, il faut « que l’Etat revienne sur ses prises de position et qu’il valide les accords » accordant des concessions à la CCI insulaire afin qu’elle puisse continuer de gérer les ports et aéroports de l’île à partir du 1er janvier 2025. Selon Etienne Santucci, « il faut en passer par une négociation avec Bruxelles » afin d’exclure la Corse du système d’appel d’offres européen en matière de transports et « des infrastructures portuaires et aéroportuaires ». « On risque d’avoir des grands groupes qui viennent phagocyter et récupérer des subventions pour leur propre intérêt et pas pour l’intérêt de la collectivité », avertit le syndicaliste.