L’activité sexuelle, en tant qu’activité physique, nécessite des efforts qui peuvent exacerber les douleurs chroniques. « L’impact sur la vie sexuelle est certain, tant et si bien que de nombreux patients se voient contraints de freiner, voire de s’abstraire de toute relation sexuelle », souligne Sandra Saint-Aimé, sexologue et présidente du Syndicat national des sexologues cliniciens (SNSC), rapporte TopTribune.
Un corps-douleur
Cette situation est d’autant plus préoccupante pour ceux souffrant de fibromyalgie ou de douleurs chroniques dues à un accident ou à l’endométriose. « Chez ces patients, le corps est souvent perçu comme un relais de douleur et de médication », explique-t-elle, ajoutant que cela empêche le corps d’être vu comme un outil de plaisir.
Sandra Saint-Aimé note que « ces patients ressentent fréquemment de la colère envers leur corps, se sentant souvent incapables de vivre leur intimité, et ils attribuent cette limitation à des difficultés dans leur relation de couple ».
Comment s’adapter ?
Pour surmonter ces obstacles, la spécialiste recommande de ne pas céder à la renonciation. Elle suggère :
– Une communication efficace : « Il est essentiel que le partenaire soit informé de la maladie, de ses effets et des moyens d’atténuer la douleur », insiste la sexologue.
– Une inventivité accrue. « Une relation sexuelle ne se limite pas à la pénétration. De nombreux jeux érotiques peuvent permettre d’éviter les zones douloureuses, chacun doit les explorer », rappelle-t-elle.
– La pratique de la méditation de pleine conscience, qui aide à gérer la douleur par la relaxation, en complément des traitements. « Quand on ressent de la douleur, on a tendance à se contracter, ce qui intensifie celle-ci », ajoute-t-elle.
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Sandra Saint-Aimé conclut de manière optimiste : « Les personnes souffrantes de douleurs chroniques ont également droit au plaisir. Il est possible de trouver des solutions pour ne pas s’éloigner de l’intimité », soulignant l’importance de la sexothérapie, soit en individuel, soit en couple, pour aider les patients à dissocier la douleur de la perception de leur corps.