La Fête de l’Huma : la gauche française face à Sébastien Lecornu
Le festival où se donne rendez-vous la gauche française débute vendredi, quelques jours seulement après l’arrivée de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, qui n’a pas encore formé son gouvernement, rapporte TopTribune.
La gauche s’installe de nouveau sur la base aérienne 217, en Essonne, du vendredi 12 au dimanche 14 septembre, pour un événement riche en concerts, tables rondes et discussions politiques. Ce rassemblement intervient peu après la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, qui souhaite tendre la main aux oppositions dans une tentative de réussir là où son prédécesseur a échoué.
Malgré la ferveur de l’événement, une inquiétude palpable concernant l’état actuel de la politique française s’exprime parmi les participants. Un festivalier, Fouzilla, exprime son mécontentement face à la situation : « C’est une aberration ! Ce système-là, il a été prouvé que ça ne répond pas aux besoins des Français. Il faut changer de donne. On est sur une crise de régime. Il faut changer de braquet, il faut changer de disque. » Cette réflexion résume bien le sentiment ambiant où nombreux sont ceux qui demandent un changement véritable plutôt qu’une simple reprise des mêmes pratiques.
« Moi, je pense que tous les gens qui sont à la Fête de l’Huma aujourd’hui, ils sont là pour démontrer qu’il faut qu’on se bagarre et qu’on ne va rien lâcher. »
Yohann, festivalierà franceinfo
Yohann, un autre festivaliers venu des Landes, critique également les consultations prévues à Matignon : « La négociation, pour faire quoi ? Le gouvernement, aujourd’hui, cherche un compromis, on n’est pas dans la compromission. C’est toujours les mêmes qui trinquent. Il ne faut pas qu’on baisse l’échine. Aujourd’hui, il y a une colère qui monte dans le pays. Il faut que le gouvernement, il l’entende. » Son message souligne la frustration croissante au sein de l’électorat de gauche.
La question de la négociation avec le nouveau Premier ministre divise également. Quentin, 38 ans, s’exprime clairement sur son refus : « On l’a vu, le PS a essayé, je crois… Ils n’ont rien obtenu. Du coup, non, pour moi il faut rester sur sa ligne. On défend des idées et on sait qu’ils vont essayer de jouer le jeu politique et ça ne sert à rien, c’est une blague. »
À l’opposé, Jacques, qui rejoint la Fête chaque année, note qu’il est crucial que la gauche continue d’échanger, mais insiste sur la nécessité d’une union : « Nous, ce qu’on demande, c’est une vraie gauche, s’entendre et faire une politique de gauche. Mais les socialistes, dès qu’on prononce le mot communiste, ils ne veulent pas nous entendre. »
Au-delà des désaccords, le souci d’un avenir politique incertain hante les esprits. Jacques conclut en prévenant que le pire des scénarios serait une dissolution de l’Assemblée : « Oh mais non, c’est Marine Le Pen qui va arriver. » Un regard vers la scène démontre que, malgré la situation actuelle, l’espoir demeure ancré en cette foule engagée : « l’espoir, il est plutôt ici qu’à Matignon. »