L'ex-sénatrice écologiste Esther Benbassa condamnée pour harcèlement moral sur une ancienne collaboratrice
L'ex-sénatrice écologiste Esther Benbassa condamnée pour harcèlement moral sur une ancienne collaboratrice

L’ex-sénatrice écologiste Esther Benbassa condamnée pour harcèlement moral sur une ancienne collaboratrice

23.05.2025
1 min de lecture
Source
La sénatrice écologiste Esther Benbassa pose lors d'une séance dans l'hémicycle du Sénat, le 2 mars 2023, à Paris. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
La sénatrice écologiste Esther Benbassa pose lors d’une séance dans l’hémicycle du Sénat, le 2 mars 2023, à Paris. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Coupable de harcèlement moral. Telle est la décision rendue vendredi 23 mai par le conseil des prud’hommes de Paris concernant Esther Benbassa, a appris France Télévisions auprès d’une source proche du dossier. L’ancienne sénatrice écologiste, 75 ans, qui s’est tout au long de sa carrière présentée comme une défenseuse des minorités et des opprimés, était visée par une plainte de l’une de ses anciennes collaboratrices.

Selon des documents consultés par « Complément d’Enquête », Marie* accusait l’ex-élue d’« ultra surveillance », de remarques permanentes sur son travail, mais aussi de réflexions lesbophobes, des faits commis principalement entre 2021 et 2022. L’ex-parlementaire, qui a quitté le Sénat en octobre 2023, a été condamnée à lui verser 10 000 euros de dommages et intérêts. 

« C’est une victoire arrachée face au déni institutionnel et un message fort : l’impunité doit cesser », s’est félicitée l’avocate de la plaignante, Marion Nabier, auprès de France Télévisions. La défense d’Esther Benbassa n’a, pour l’heure, pas donné suite à nos sollicitations concernant un éventuel appel de sa condamnation.

Le Sénat accusé d’avoir « enterré » l’affaire

Avant d’attaquer son employeur devant les prud’hommes en 2024, Marie avait tout d’abord saisi la cellule anti-harcèlement du Sénat en 2023. Une enquête de plusieurs mois d’un cabinet indépendant avait conduit à la remise d’un rapport accablant sur le comportement d’Esther Benbassa. Chargé de se prononcer, le comité de déontologie du Sénat – composé de neuf élus issus des différents groupes politiques – avait alors reconnu le cas de harcèlement.

Mais le bureau du Sénat, composé de 26 sénateurs, dont leur président, Gérard Larcher, avait finalement refusé de sanctionner Esther Benbassa à l’issue d’un vote à bulletin secret. Cette décision avait été vivement critiquée par plusieurs sénateurs, pour qui le bureau du Sénat avait « enterré » cette affaire. 

Dès 2021, Mediapart avait révélé des accusations de harcèlement formulées par une douzaine d’anciens collaborateurs parlementaires et universitaires à l’encontre de l’écologiste, qui était aussi directrice d’études en sciences religieuses à l’Ecole pratique des hautes études. « Je ne suis pas à l’abri de mouvements d’humeur », avait reconnu Esther Benbassa, tout en contestant « avoir sciemment et délibérément choisi de mettre la santé de [ses] salarié.e.s en danger ». Elle avait ensuite été exclue par son groupe.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER