Pour la dixième fois, Jean-Pierre et Luc Dardenne fouleront le tapis rouge pour présenter un film en compétition. Les rois belges du cinéma social, déjà lauréats de deux Palmes d’or au cours de leur carrière, défendront Jeunes Mères, face à 21 autres longs-métrages, lors de la 78e édition du Festival de Cannes, qui s’ouvre mardi 13 mai.
Les deux frères seront entourés d’autres cinéastes habitués de la Croisette : l’Américain Wes Anderson (quatre fois sélectionné en compétition), le Français Dominik Moll (trois fois sélectionné en compétition), l’Ukrainien Sergei Loznitsa (quatre fois sélectionné en compétition) ou encore l’Iranien Jafar Panahi (deux fois sélectionné en compétition).
Toutefois, un peu plus d’un tiers des films en compétition sont signés par des cinéastes qui n’avaient encore jamais été retenus dans la catégorie reine du festival, voire par des nouveaux venus à Cannes. C’est par exemple le cas d’Ari Aster, le nouveau roi du film horrifique américain, qui montera les marches pour la première fois pour défendre Eddington, son quatrième long-métrage, un western avec Joaquin Phoenix, Pedro Pascal et Emma Stone. La Française Hafsia Herzi défendra quant à elle La Petite Dernière, sa première sélection en compétition en tant que réalisatrice. Cette adaptation du livre éponyme de Fatima Daas retrace l’histoire d’une jeune femme musulmane et lesbienne.
Un tiers de réalisatrices
Sept films réalisés par des femmes ont été retenus en compétition pour cette 78e édition – un record. Elles demeurent toujours sous-représentées, puisqu’elles ne forment qu’à peine un tiers de la liste des 22 films. Une proportion bien supérieure à l’édition 2024 (18% de réalisatrices parmi les films en compétition) et équivalente à l’année 2023 (31%). Quatre ans après sa Palme d’or pour Titane, la Française Julia Ducourneau présentera Alpha, l’histoire d’une fillette confrontée à l’épidémie de sida dans les années 1980, avec Golshifteh Farahani et Tahar Rahim.
Comme elle, quatre autres réalisatrices ont déjà présenté des films en compétition ou dans des sections parallèles : l’Américaine Kelly Reichardt (The Mastermind), la Britannique Lynne Ramsay (Die, My Love), la Japonaise Chie Hayakawa (Renoir) et Hafsia Herzi (La Petite Dernière). La réalisatrice espagnole Carla Simón (Romería) et la cinéaste allemande Mascha Schilinski (Sound of Falling) découvriront quant à elles le festival.
Seules trois réalisatrices ont décroché la récompense suprême à Cannes en près de quatre-vingts ans. Jane Campion avait été récompensée en 1993 pour La Leçon de piano, ex æquo avec Adieu ma concubine de Chen Kaige. Plus récemment, après la Palme d’or de Julia Ducournau en 2021, une autre réalisatrice française, Justine Triet, a été sacrée en 2023 pour Anatomie d’une chute.