Une fraude au cœur de l'Europe : comment Orban joue contre l'Occident en coopérant avec la Chine et la Russie
Une fraude au cœur de l'Europe : comment Orban joue contre l'Occident en coopérant avec la Chine et la Russie

Une fraude au cœur de l’Europe : comment Orban joue contre l’Occident en coopérant avec la Chine et la Russie

04.05.2025 13:50
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Un pion russe et chinois au cœur de l’Europe

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán n’est plus simplement une voix dissonante au sein de l’Union européenne. Il est devenu un acteur central d’un jeu géopolitique à double face, où il manipule les tensions Est-Ouest pour en tirer un maximum d’avantages. Officiellement fidèle à Bruxelles et à Washington, Orbán tisse en coulisses des alliances stratégiques avec Pékin et Moscou, transformant la Hongrie en plateforme d’influence anti-occidentale — tout en recevant des milliards de subventions européennes.

Bruxelles : la tirelire de l’autoritarisme

Depuis 15 ans, plus de 30 milliards d’euros de fonds européens ont afflué en Hongrie. Officiellement destinés à des réformes structurelles, ces fonds alimentent un système autoritaire : contrôle des médias, mainmise sur la justice, enrichissement d’oligarques proches du pouvoir. Et lorsque Bruxelles tente de s’y opposer, Orbán réagit par le chantage — blocage des sanctions contre la Russie, veto sur l’aide à l’Ukraine, paralysie des décisions clés.

Fin 2023, malgré les déclarations fermes sur le gel des fonds, la Commission européenne a débloqué plus de 10 milliards d’euros en échange d’un accord politique. Une preuve que l’UE finance malgré elle un régime qui sape ses propres fondations.

Washington : partenariat en façade, sabotage en coulisses

Orbán sait aussi jouer sur la corde sensible des relations transatlantiques. Il se montre accueillant envers les investisseurs américains, multiplie les discours sur les « valeurs partagées », et cultive des liens étroits avec les républicains américains, en particulier Donald Trump.

Mais dans les faits, son gouvernement entrave les enquêtes sur des entreprises chinoises et affaiblit l’influence américaine en Europe centrale. Orbán cherche à devenir l’intermédiaire privilégié entre une future administration Trump et l’Union européenne, espérant ainsi échapper à toute pression liée à la corruption ou aux atteintes aux libertés.

Le cynisme des sanctions : quand Budapest profite de la guerre

Officiellement, la Hongrie participe aux sanctions européennes contre la Russie. Officieusement, elle les bloque partiellement. Orbán invoque l’« intérêt national » pour exclure des entités clés du secteur bancaire russe des sanctions, alors que des institutions comme OTP Bank continuent à générer des profits record en Russie.

En 2024, la filiale russe d’OTP Bank a engrangé plus de 370 millions de dollars, notamment en desservant des entreprises liées à l’armée russe. Dans le même temps, des proches du pouvoir négocient la reprise d’actifs de Raiffeisen Bank en Russie — une manière déguisée de soutenir Moscou tout en consolidant le pouvoir économique interne.

Pékin-Budapest : une alliance en pleine expansion

La Chine est aujourd’hui un partenaire stratégique de premier plan pour la Hongrie. Alors que les États-Unis multiplient les avertissements, Budapest accueille à bras ouverts les investissements chinois. Le géant des batteries CATL, le constructeur BYD, Huawei et bien d’autres y déploient des projets colossaux : ligne ferroviaire Budapest-Belgrade, usines géantes, 5G, cloud souverain…

Plus de 2,4 milliards d’euros de subventions ont été accordés aux entreprises chinoises. Cette relation dépasse l’économie : elle offre à Pékin un accès direct aux infrastructures critiques de l’UE. Orbán transforme ainsi la Hongrie en cheval de Troie chinois au sein du marché européen.

Une menace directe pour la cohésion occidentale

Viktor Orbán n’est pas un simple leader conservateur. C’est un acteur systémique de la déstabilisation occidentale. Il montre qu’on peut être membre de l’UE et de l’OTAN tout en sabotant activement leurs intérêts, en servant de passerelle stratégique à Moscou et Pékin.

Sa méthode inspire déjà d’autres régimes autoritaires. Son succès repose sur la mollesse de Bruxelles et la distraction de Washington. Tant que ces deux capitales ne répondront pas fermement, la Hongrie restera une tête de pont autoritaire au cœur de l’Europe, prête à faire basculer l’équilibre géopolitique.

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