Cette décision signifie le départ immédiat du pouvoir de Yoon Suk-yeol et entraînera une élection présidentielle anticipée sous soixante jours.
Un verdict très attendu. La Cour constitutionnelle de Corée du Sud a confirmé, vendredi 4 avril, à l’unanimité la motion de destitution votée en décembre par les députés contre le président Yoon Suk-yeol. Ce dernier est ainsi démis définitivement de ses fonctions, quatre mois après sa tentative d’imposer la loi martiale.
« Je suis vraiment désolé et j’ai le coeur brisé de ne pas avoir pu répondre à vos attentes », a écrit Yoon Suk-yeol dans un bref communiqué après la décision. « Je suis profondément reconnaissant envers tous ceux qui m’ont soutenu et encouragé malgré mes nombreuses lacunes ». Un peu plus tôt avant lui, son parti a fait savoir que le dirigeant acceptait « solennellement » la décision de la Cour.
Ce verdict est synonyme de départ immédiat du pouvoir de Yoon Suk-yeol, qui n’était jusqu’à présent que suspendu, et entraînera une élection présidentielle anticipée sous soixante jours. Le chef de l’opposition, Lee Jae-myung, en est le grand favori.
Des actes qui « trahissent la confiance du peuple »
Dans un arrêt accablant lu en vingt-trois minutes par son président Moon Hyung-bae, la Cour a estimé que les actions de Yoon Suk-yeol avaient « violé les principes fondamentaux de l’Etat de droit et de la gouvernance démocratique ». Le désormais président suspendu « ne s’est pas contenté de déclarer la loi martiale, mais a commis des actes qui ont violé la Constitution et la loi, notamment en mobilisant les forces militaires et policières pour empêcher l’Assemblée nationale d’exercer son autorité », a-t-il poursuivi.
« En définitive, les actes inconstitutionnels et illégaux du défendeur trahissent la confiance du peuple et constituent une violation grave de la loi qui ne peut être tolérée du point de vue de la protection de la Constitution », a ajouté la Cour. « Nous prononçons la décision suivante, avec l’accord unanime de tous les juges : [nous] destituons le président Yoon Suk-yeol », a-t-il dit, confirmant la motion de destitution votée par l’Assemblée nationale le 14 décembre.