"On voit le rôle des lobbies" : la loi réglementant la fast-fashion "détricotée" par les sénateurs, selon des associations
"On voit le rôle des lobbies" : la loi réglementant la fast-fashion "détricotée" par les sénateurs, selon des associations

« On voit le rôle des lobbies » : la loi réglementant la fast-fashion « détricotée » par les sénateurs, selon des associations

21.03.2025 15:44
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La loi limitant les impacts sociaux et environnementaux de la fast-fashion a été adoptée mercredi en commission au Sénat. Mais des ONG se plaignent d’un texte vidé de son ambition.

Le texte avait été salué par les organisations environnementales et avait fait l’unanimité à l’Assemblée nationale lorsqu’il avait été adopté il y a un an par les députés. La proposition de loi contre la fast-fashion et ses conséquences désastreuses pour l’environnement a commencé son parcours au Sénat. Le texte a été adopté en commission, mercredi 19 mars, mais « détricoté » selon les associations qui accusent les sénateurs d’avoir vidé le texte de son ambition.

Les sénateurs ont resserré le périmètre de la loi avec une définition de la fast-fashion moins étendue, ce qui a été soutenu par la ministre déléguée au Commerce, Véronique Louvagie : « Une définition de la fast-fashion qui est plus précise puisqu’elle cible la largeur de gamme, mais aussi le fait que de tels prix n’incitent pas à la réparation. »

« On a une version complètement amoindrie »

Les géants asiatiques Shein et Temu restent visés mais d’autres grandes marques sont désormais exclues et ne risquent plus de malus financier sur leurs vêtements. « La définition, telle qu’elle est, exclut quasiment toutes les marques européennes, explique Pauline Debrabandère, de Zéro Waste France. Zalando, Kiabi, et potentiellement Zara et H&M ne seraient plus concernées non plus. C’est une définition finalement très peu restrictive de la fast-fashion. »

Autre « recul »,selon les ONG : l’interdiction totale de la publicité est supprimée. Elle ne concernera plus que la pub par les influenceurs sur internet. Un immense gâchis pour Pauline Debrabandère : « On avait effectivement pas mal d’enthousiasme pour la version qui était sortie de l’Assemblée nationale. Là, on a une version complètement amoindrie. On voit le rôle des lobbies dans le fait d’avoir amoindri cette loi qui ne permettra pas d’encadrer la fast-fashion. » Les associations espèrent un revirement pendant le vote en séance au Sénat, prévu au mois de mai.

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