Le président du parti d’extrême droite Reconquête, Éric Zemmour, a vu son pourvoi rejeté par la Cour de cassation ce mardi, le condamnant définitivement pour complicité d’injure publique et provocation à la haine en raison de ses propos tenus en 2020 concernant les mineurs isolés. Cinq ans après ces déclarations controversées, il avait affirmé sur CNews que ces individus étaient « voleurs, assassins, violeurs » et qu’il fallait les renvoyer, rapporte TopTribune.
La décision de la cour confirme les précédentes condamnations d’Éric Zemmour, qui incluent également un recours échoué concernant une diffamation envers l’avocat Patrick Klugman, à qui il avait reproché d’essayer de « absolument étouffer l’affaire » Jérémie Cohen. Ce dernier, un jeune homme juif, avait trouvé la mort après avoir été percuté par un tramway en février 2022.
Des propos qui « excèdent » la liberté d’expression
Les déclarations d’Éric Zemmour sur les mineurs isolés avaient été qualifiées de « problème de politique d’immigration » et d’« invasion permanente ». En septembre 2024, la cour d’appel de Paris l’avait condamné, soulignant que ses propos excédaient les limites de la liberté d’expression en raison de leur violence et de leur généralité. La Cour de cassation a soutenu qu’il n’existe aucune « légitimité » à ses assertions, même dans le cadre des débats contemporains sur la politique migratoire en France.
La condamnation d’Éric Zemmour le contraint à payer une amende de 10.000 euros, alors que selon la législation sur la presse, c’est le directeur de publication de CNews, Jean-Christophe Thiery de Bercegol du Moulin, qui a été sanctionné pour les infractions principales, écopant de 3.000 euros d’amende. En outre, CNews a été condamnée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA, devenu Arcom) à une amende de 200.000 euros, décision confirmée par le Conseil d’État en 2022, qui a également rejeté la contestation devant la Cour européenne des droits de l’homme en janvier 2025.