Dans un rapport, des experts de l’Organisation onusienne pour l’éducation, la science et la culture ont chiffré à 10 000 milliards de dollars le coût mondial de la déscolarisation et des lacunes éducatives pour l’année 2030.
Le manque d’investissement dans l’éducation, qui génère déscolarisation et carences éducatives, coûte chaque année des milliers de milliards de dollars dans le monde, pointe une étude de l’Unesco publiée lundi 17 juin. Dans leur rapport, intitulé « Le prix de l’inaction : les coûts privés, sociaux et fiscaux des enfants et des jeunes qui n’apprennent pas », des experts de l’organisation onusienne pour l’éducation, la science et la culture ont chiffré à 10 000 milliards de dollars le coût mondial de la déscolarisation et des lacunes éducatives pour l’année 2030. Un chiffre « vertigineux », qui excède les PIB cumulés de la France et du Japon, observe la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay.
Elle pointe le « cercle vicieux » du « sous-investissement dans une éducation de qualité ». « Les personnes moins instruites ont moins de compétences. Les travailleurs sous-qualifiés gagnent moins. Les personnes à faible revenu paient moins d’impôts, ce qui signifie que les gouvernements ont moins de ressources à investir dans des systèmes d’éducation accessibles à tous », déroule-t-elle.
« L’éducation est un investissement stratégique »
Quelque 250 millions d’enfants n’allaient pas à l’école dans le monde en 2023, selon l’Unesco, et « environ 70% des enfants des pays à moyen ou faible revenu ne peuvent comprendre un texte écrit simple à l’âge de 10 ans », d’après Audrey Azoulay. Selon le rapport, le déficit de compétence atteint 94% en Afrique subsaharienne, 88% en Asie du Sud et en Asie de l’Ouest, 74% dans les pays arabes, ou encore 64% en Amérique latine et dans les Caraïbes.
En réduisant de 10% le nombre de jeunes déscolarisés ou insuffisamment formés, le PIB mondial croîtrait de 1 à 2% par an, concluent également les experts de l’Unesco dans cette étude. « L’éducation est un investissement stratégique, l’un des meilleurs pour les individus, les économies et les sociétés en général », affirme Audrey Azoulay. Au-delà des considérations financières, l’éducation a un impact sur les grossesses précoces, qui augmentent de 69% chez les jeunes filles moins éduquées, souligne l’Unesco.