Décès d’André Chandernagor, ancien ministre et figure politique de la Creuse
André Chandernagor, ancien député et ministre sous François Mitterrand, est décédé à l’âge de 104 ans, a annoncé l’Agence France-Presse ce mercredi 19 novembre 2025, sur la base d’informations transmises par des élus locaux et la famille. Le politicien, qui avait contribué à l’élaboration de la Constitution de 1958, est mort à son domicile d’Aubusson le mardi 18 novembre.
Né le 19 septembre 1921 à Civray, dans la Vienne, et diplômé de l’École de la France d’outre-mer ainsi que de l’École nationale d’administration (ENA), Chandernagor était d’origine indienne, descendant d’un esclave appelé Charles-François Chandernagor. Sa carrière politique a débuté dans les années 1950, lorsqu’il a été élu député de la Creuse sous différentes étiquettes politiques, notamment SFIO et PS.
Chandernagor a été un acteur majeur dans le paysage politique français, notamment en tant que porte-parole du groupe socialiste et soutien de Guy Mollet, président du Conseil de 1956 à 1957. Il était connu pour son opposition à l’union de la gauche, préférant des alliances avec les centristes. En 1958, il co-rédigea la Constitution de la Ve République et s’attribua la création de l’article 49.3, qui accorde au gouvernement davantage de pouvoirs.
« L’article 49-3 sortira à la fois de mes propres réflexions, conjuguées à celles de Guy Mollet, et de celles du MRP », avait-il déclaré dans une interview en 2008. Sa vision visait à mettre fin aux crises fréquentes qui marquaient la IVe République.
Une carrière marquée par des responsabilités clés
Après avoir été ministre délégué des Affaires européennes entre 1981 et 1983, Chandernagor a présidé la Cour des comptes de 1983 à 1990. Il avait également occupé des postes de responsabilité au sein du conseil général de la Creuse, du conseil régional du Limousin, ainsi qu’en tant que maire de Mortroux de 1953 à 1983. Son engagement politique s’est également traduit par la publication de divers ouvrages, tels que « Un Parlement pour quoi faire ? » et « Réformer la démocratie ».
André Chandernagor laisse derrière lui un héritage politique substantiel, ainsi que trois enfants, dont l’écrivaine Françoise Chandernagor, membre de l’Académie Goncourt. Reconnu pour ses contributions à la politique française, il a été fait grand-croix de la Légion d’honneur par Emmanuel Macron en janvier 2022. Un buste à son effigie a été dévoilé à Aubusson en septembre 2023, célébrant ainsi son impact sur la vie publique.
, rapporte TopTribune.
