
La récente décision de fermer la Corporation for Public Broadcasting (CPB) constitue un changement significatif dans le paysage des médias publics américains. Cette mesure, qui fait suite à la suppression du soutien financier fédéral par l’administration Trump, soulève des questions cruciale concernant l’avenir de certains réseaux emblématiques tels que le Public Broadcast Service (PBS) et la National Public Radio (NPR). L’inquiétude est palpable parmi les millions d’Américains touchés par cette décision, et les répercussions sur le secteur médiatique et culturel s’annoncent considérables, rapporte TopTribune.
PBS : un symbole culturel menacé
Établi en 1970, le Public Broadcast Service a récupéré l’héritage de la National Educational Television. Ce réseau à but non lucratif regroupe divers canaux affiliés qui produisent et diffusent une vaste gamme d’émissions à la fois locales et nationales. Parmi les programmes emblématiques figure Sesame Street (connu sous le nom de Bonjour Sésame en France), diffusé depuis 1969. PBS est reconnu pour ses contenus éducatifs et culturels de haute qualité, occupant une position préférentielle dans l’esprit du public américain.
Cependant, la fermeture de la CPB entraîne une réduction significative du budget de PBS. Auparavant, la CPB contribuait à hauteur de 16 % au financement total de PBS. Pour compenser cette perte, le réseau compte également sur des dons privés, le soutien d’entreprises, ainsi que sur des contributions de fondations d’intérêt public et des revenus tirés des licences de diffusion.
Impacts et réactions économiques
La décision prise par le gouvernement américain a provoqué une réaction massive sur les réseaux sociaux et au sein des diverses organisations concernées. Un post détaillant la fermeture a été consulté plus de 7 millions de fois sur X, tandis qu’une autre publication soulevant la menace pesant sur PBS Kids a accumulé plus de 300 000 vues. Des pétitions ont émergé dans le but de préserver PBS, et de nombreux utilisateurs sur Facebook expriment leur indignation et leur désespoir face à cette situation.
D’un point de vue financier, NPR fait également face à des défis croissants, étant partiellement dépendante des subventions fédérales. Les stations membres sont d’autant plus vulnérables à ce coup dur. Selon un sondage réalisé par Harris, 66 % des Américains se prononcent en faveur de ce mode de financement pour la radio publique, avec un soutien de 58 % chez les Républicains et 77 % chez les Démocrates.
Actions judiciaires et incertitude future
En réponse à cette crise, PBS explore de nouvelles avenues de financement tout en engagant des poursuites contre l’administration en place. Le réseau mise sur la protection de l’indépendance des médias et de la liberté d’expression, comme le stipule le premier amendement de la Constitution américaine. Patricia Harrison, présidente et directrice générale de la CPB, a exprimé sa déception en déclarant :
« Malgré nos efforts remarquables… nous sommes désormais confrontés à la dure réalité de devoir mettre fin à nos opérations. »
De son côté, Katherine Maher, présidente et PDG de NPR, a souligné :
« Les conséquences de cette décision… se feront sentir dans toutes les organisations… qui dépendent de la diffusion publique. »
Certaines stations ont déjà commencé à annoncer des licenciements en prévision des réductions budgétaires ; par exemple, WQED à Pittsburgh a ainsi prévu de réduire son personnel de 35 %.