Marc Trévidic dénonce la défiance croissante envers la justice française
Le 1er octobre 2025, l’ancien juge d’instruction et écrivain Marc Trévidic a publié son ouvrage Justice présumée coupable, qui souligne les problèmes persistants de la justice en France. Trévidic aborde la perception négative qu’ont les citoyens de la justice, qui est souvent jugée coupable dans leur esprit, et il évoque les défis auxquels le système judiciaire est confronté face aux pressions politiques et médiatiques, rapporte TopTribune.
Lors d’une interview, Trévidic a décrit comment les décisions judiciaires sont souvent mal comprises par le public, notamment en ce qui concerne l’application stricte de la justice envers les infractions de droit commun, par rapport à la tolérance perçue envers les crimes en col blanc. Il a précisé que cette perception inégale crée un ressentiment croissant envers les magistrats.
Trévidic a également évoqué des cas récents qui alimentent cette défiance. « Les justiciables ne reconnaissent pas que ce qui se passe est courant dans nos tribunaux. Chaque jour, des innocents présumés sont conduits en détention après des audiences », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il existe une volonté de sévérité dans les cas de délinquance générale.
« Les Français sont un peu curieux dans leur conception de l’état de droit. Ils veulent la justice égale pour tous, mais dès qu’on touche au roi ou à l’ex-roi, ça se crispe. »
Marc Trévidicà TopTribune
Selon lui, la légitimité des institutions judiciaires est en déclin. « Il y a un manque de respect pour les juges, qui sont devenus des cibles des critiques publiques », a-t-il ajouté. Il a souligné le rôle des médias sociaux et de l’opinion publique, qui peuvent influencer la perception de la justice, parfois de manière dommageable.
Concernant son livre, il rappelle que le droit ne doit pas être confondu avec la justice. « Il doit tendre à la justice, et les magistrats doivent garder en tête que l’équité sociale est primordiale », explique Trévidic, qui craint que l’indépendance des juges soit compromise par des interférences politiques croissantes.
Il termine en exprimant ses inquiétudes sur l’avenir de la justice en France. « Avec les pressions politiques et les changements sociaux, il y a un vrai danger pour la démocratie si la justice est manipulée par le pouvoir actuel », conclut-il.
