Lors de son intervention dans l’émission « Face à BFM », le 1er septembre, Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national (RN), a abordé une problématique susceptible de perturber le service public : la période sans indemnisation pour les fonctionnaires en cas d’arrêt maladie. Cette initiative arrive à un moment où le gouvernement s’efforce de réduire le déficit public. La question des jours de carence se retrouve ainsi au centre des discussions sur l’équité entre les secteurs public et privé, rapporte TopTribune.
Un débat relancé par une idée osée
Jean-Philippe Tanguy suggère d’étendre la période de carence à trois jours pour les arrêts de travail dans la fonction publique, une réforme indemnisation qui pourrait susciter de vives réactions. Actuellement, il n’y a qu’un jour de carence, réintroduction faite en 2018 après sa suppression en 2014. Cette proposition n’est pas nouvelle ; Guillaume Kasbarian, ancien ministre de la Fonction publique, en avait déjà fait mention. Le député du RN fait état, selon lui, du niveau préoccupant de la dette publique, incitant chacun à agir. « On ne peut pas dire aux Français : ‘on se fait créditer gratos’ », a-t-il annoncé.
Cette proposition s’inscrit dans le cadre budgétaire de 2026 et pourrait devenir un sujet de controverse après le vote de confiance du 8 septembre, en période d’économies budgétaires. Le gouvernement avait auparavant envisagé de synchroniser la durée de carence des fonctionnaires avec celle du secteur privé, mais avait abandonné cette idée face à la résistance des socialistes en janvier dernier.
Comparaison avec le privé
Dans le secteur privé, les indemnités de l’Assurance maladie ne commencent qu’après trois jours d’arrêt, même si certains accords collectifs peuvent permettre un remboursement partiel dans cette période. Dans certains cas, les salariés ne subissent aucune perte de revenu grâce aux dispositifs de prévoyance, malgré la réduction plafond. En cas d’arrêt maladie, la Sécurité sociale commence à verser des indemnités journalières après ce délai.
Parallèlement, le gouvernement envisage d’introduire une journée de carence d’ordre public pour les salariés du privé dans le prochain budget, selon les déclarations d’Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail. Cette mesure viserait à décourager certains abus liés aux arrêts courts.
La situation économique et sociale
La réforme des jours de carence répond également à un impératif d’économies budgétaires, en lien avec les dépenses publiques. Le gouvernement ambitionne des économies de 44 milliards d’euros pour alléger le déficit public. Entre 2019 et 2023, le montant des indemnités journalières versées par l’Assurance maladie aux salariés en arrêt a connu une hausse de 27,9%, dépassant les 20 milliards d’euros.
Dans ce contexte économique tendu, Jean-Philippe Tanguy insiste sur la nécessité d’un effort collectif : « Avec le niveau de la dette, on ne peut pas faire croire aux Français qu’il n’y a aucun effort à fournir ». Cette remarque souligne l’urgence ressentie par certains responsables politiques pour remédier aux finances publiques.
Les débats sur les jours de carence ouvrent la voie à une réflexion plus large sur l’équité entre les secteurs public et privé ainsi que sur la gestion rigoureuse des ressources de l’État. Tandis que le gouvernement examine diverses options pour parvenir à un équilibre budgétaire tout en assurant un système équitable pour tous, cette question demeure cruciale pour les décideurs et l’ensemble des citoyens concernés.