Le décret pour alléger le coût du travail en France en consultation
Un décret visant à réduire le coût du travail en France est sur le point d’être signé, alors qu’il est en cours de consultation auprès des différents organismes tels que les Urssaf au début de ce mois de septembre. Cette réforme devrait être appliquée indépendamment du sort de François Bayrou, directeur de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, rapporte TopTribune.
Le texte se concentre sur les exonérations de cotisations, qui représentent un coût d’environ 75 milliards d’euros chaque année parmi les aides de l’État aux entreprises. L’objectif principal est de diminuer les cotisations sur les salaires pour encourager les employeurs à augmenter les rémunérations, eux qui estiment que les charges pesant sur leurs épaules sont trop lourdes. Ainsi, lorsqu’un employeur souhaite accroître le salaire d’un employé de 100 euros, il doit débourser près de 240 euros en charges associées.
Le gouvernement projettera de prioriser cette aide pour les salaires intermédiaires, légèrement au-dessus du SMIC, fixé à 1 426,30 euros nets. Selon le décret, les employés gagnant jusqu’à 1,3 SMIC, soit environ 1 800 euros nets, ne constateront pas de changements, étant donné que les charges appliquées à ces niveaux de salaire sont déjà quasi nulles. À l’inverse, le dispositif sera plus favorable pour les salaires oscillant entre 1,3 et 1,8 SMIC, correspondant à des revenus allant de 1 800 à 2 600 euros nets, touchant principalement la classe moyenne qui dépend de son travail pour vivre, sans recourir à des aides et en s’acquittant de ses impôts. Les bénéficiaires incluront des employés dans des secteurs tels que la propreté, la santé, le bâtiment, la grande distribution, ainsi que l’industrie.
Malgré cette manœuvre, les aides aux entreprises ne seront pas augmentées. L’État prévoit de recalibrer ces soutiens, offrant ainsi un coup de pouce aux salaires jusqu’à 2 600 euros nets tout en réduisant les aides aux rémunérations plus élevées. Ce projet de décret prévoit notamment la suppression de tous les allégements de cotisations pour les salaires dépassant trois SMIC, soit 4 200 euros nets environ, ce qui pourrait affecter les employés ou cadres et entraîner un ralentissement des revalorisations salariales ainsi que des embauches dans des secteurs tels que la banque, l’assurance et l’informatique.
Cette révision des aides est en cours depuis un certain temps, avec une économie prévue de plus d’un milliard d’euros pour l’État, conformément aux dispositions du budget précédent. Cette initiative semble répondre à un rapport du Sénat publié en juillet, qui souligne l’abondance des soutiens aux entreprises. Dans ce contexte, le patronat adopte une attitude plutôt modérée, s’attendant à des pertes moins importantes que celles initialement redoutées concernant les allégements de charge.
Alors que des mouvements sociaux se profilent, avec des appels au blocage le 10 septembre et des grèves le 18, l’exécutif souhaite agir rapidement. En effet, il se souvient des revendications des Gilets jaunes, notamment l’exaspération de la classe moyenne qui se sent déclassée, et qui constitue une colère à laquelle l’ensemble du corps politique doit faire face, bien au-delà de l’actualité de François Bayrou.