Les États-Unis ont validé la semaine dernière la vente de 3 350 missiles aériens Extended Range Attack Munition (ERAM) à l’Ukraine, selon un article publié le 23 août 2025 par le Wall Street Journal. Le contrat, d’une valeur de 850 millions de dollars et financé en grande partie par des pays européens, prévoit des livraisons d’ici six semaines. Sa mise en œuvre avait été retardée en attendant la conclusion des discussions du président américain Donald Trump avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.
Détails de l’accord militaire
Les missiles ERAM, dont la portée opérationnelle varie entre 240 et 450 kilomètres, ne pourront être utilisés qu’avec l’autorisation du Pentagone. Washington n’a pas encore annoncé officiellement de nouvelles livraisons de ce type, mais d’autres équipements financés par l’Europe devraient être fournis, notamment des systèmes de défense aérienne et des roquettes GMLRS, capables d’atteindre une distance de 145 kilomètres. Le Wall Street Journal souligne que ces livraisons illustrent une approche intégrée, combinant différents types de plateformes et de portées pour renforcer la défense ukrainienne.
Un signal politique adressé à Moscou
Cette décision confirme la volonté des États-Unis de poursuivre leur soutien à Kiev malgré les avertissements de Moscou concernant ses « lignes rouges ». En autorisant la fourniture d’ERAM, l’administration Trump montre qu’elle n’entend pas laisser la Russie imposer ses conditions sur le champ de bataille. Pour les experts, l’étape suivante pourrait être la levée des restrictions américaines sur l’usage de missiles de longue portée contre le territoire russe, ce qui permettrait à l’Ukraine de frapper la logistique et les infrastructures militaires en profondeur.
Implication croissante de l’Europe
La prise en charge financière d’une grande partie du paquet militaire par les pays européens illustre leur rôle accru dans la défense de l’Ukraine. Cette répartition du coût allège la pression budgétaire sur Washington et confirme une stratégie commune entre les États-Unis et l’Union européenne. Elle ouvre également la voie à d’éventuelles livraisons supplémentaires, y compris d’armements européens comme les missiles Storm Shadow, renforçant l’autonomie stratégique du continent.
Conséquences stratégiques sur le terrain
L’acquisition d’un arsenal de missiles de longue portée représente un atout majeur pour Kiev. Des frappes ciblées au cœur du territoire russe obligeraient Moscou à redéployer ses systèmes de défense aérienne, réduisant ainsi la pression exercée sur la ligne de front. Au-delà de l’effet militaire, une telle capacité aurait aussi une portée psychologique, exposant directement la population russe aux répercussions du conflit. Comme le note le Wall Street Journal, le dossier reste toutefois conditionné à l’aval du Pentagone concernant l’emploi opérationnel de ces armes.
