À la veille d’une rencontre trilatérale avec Donald Trump et Vladimir Poutine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky exige des garanties de sécurité pour son pays. Ces protections visent à défendre l’Ukraine face à d’éventuelles nouvelles attaques après un traité de paix avec Moscou, rapporte TopTribune.
Zelensky reste ferme sur ce point : si une rencontre avec Poutine et Trump doit avoir lieu, il est crucial d’établir des mesures garantissant la sécurité de l’Ukraine en vue d’un accord de paix. Cela crée des tensions évidentes entre les pays alliés européens de l’Ukraine et le Kremlin, ce dernier ayant déjà indiqué qu’il ne concéderait pas sur certaines questions évoquées. L’Ukraine, de son côté, s’engage à parvenir à une « compréhension de l’architecture des garanties de sécurité d’ici sept à dix jours » avant de proposer une possible réunion trilatérale.
La nature exacte de ces garanties de sécurité reste à définir. Lors d’un sommet en Alaska, Poutine a évoqué un possible accord de sécurité entre la Russie et l’Ukraine, suggérant que Moscou pourrait assurer la sécurité de Kiev. Romain Mielcarek, journaliste spécialisé en défense, explique qu’il s’agit d’une « proposition mise sur la table par la Russie dès 2022 ». Toutefois, cette proposition implique que l’Ukraine ne pourrait être protégée qu’avec l’accord de tous les signataires, y compris la Russie et la Chine. Cela revient, selon Mielcarek, à une « dépossession de la souveraineté de l’Ukraine », une suggestion qui s’éloigne nettement des objectifs de sécurité de Kiev.
Formation des troupes ukrainiennes
Un autre volet de la discussion pourrait concerner la formation directe des forces armées ukrainiennes par ses alliés. Mielcarek précise que cela permettrait non seulement de renforcer la capacité de défense, mais également d’envoyer un signal fort aux Russes ; attaquer ces zones exposerait les militaires européens au risque. De plus, une proposition a également été faite pour déployer des forces armées européennes en Ukraine pour maintenir la paix une fois un accord signé. Actuellement, seul le Royaume-Uni a exprimé sa disposition à envoyer quelques centaines de soldats, tandis que la France reste discrète sur cette initiative.
Adhésion de l’Ukraine à l’OTAN
Kiev considère qu’une adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) constituerait sa meilleure garantie de sécurité. Cela permettrait à l’Ukraine de bénéficier de la protection stipulée par l’article 5 de l’OTAN, qui implique une réaction collective en cas d’attaque. Cependant, le Kremlin voit l’OTAN comme une menace et reste fermement opposé à toute expansion de l’Alliance à ses frontières. Bien que plusieurs pays européens soutiennent l’adhésion de l’Ukraine, cette idée ne trouve pas d’écho favorable du côté de Donald Trump.
Clause de défense mutuelle
La présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, a proposé une alternative : un groupe de pays pourrait signer une clause de défense mutuelle avec l’Ukraine, garantissant son soutien en cas d’attaque. Mielcarek souligne que, même si cela pourrait contourner des objections concernant l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, cela resterait perçu comme une menace par la Russie. Il note également que l’absence d’une structure militaire intégrée à l’OTAN rend un tel accord fragile.
