Freinage fantôme : une automobiliste alerte sur l'inaction des constructeurs après un accident sur l'autoroute

Freinage fantôme : une automobiliste alerte sur l’inaction des constructeurs après un accident sur l’autoroute

13.08.2025 11:24
2 min de lecture

Victime d’un freinage automatique soudain sur l’autoroute, une automobiliste a vu sa Peugeot 208 s’immobiliser en trois secondes, provoquant une collision par l’arrière. Faute d’explications du constructeur, elle a médiatisé son histoire et réuni plus de 400 témoignages similaires, dénonçant l’inaction des assureurs et des fabricants face à ces « freinages fantômes ». Le ministère des Transports a pris contact avec elle, rapporte TopTribune.

Le 26 avril dernier, Joanna Peyrache, au volant de sa Peugeot 208, circulait sur l’autoroute 40 près de Lyon. Alors qu’elle roulait à 120 km/h dans une légère montée, son véhicule s’est soudainement arrêté en l’espace de trois secondes en raison d’un freinage d’urgence brutal. Suivie par un automobiliste, la collision était inévitable.

« La voiture derrière est venue me percuter et mon véhicule s’est retourné à 180° sous la force du choc », raconte-t-elle. « Je suis immédiatement sortie vérifier les roues. Je pensais qu’elles étaient bloquées. Mais il n’y avait rien. J’ai constaté qu’il n’y avait aucun obstacle. Ni voiture, ni ombre. Je pensais même avoir fait une erreur de conduite, mais j’étais concentrée, cela fait dix ans que je conduis ».

« Il se passe quelque chose de fou sur ma voiture et ça s’arrête là »

Après l’accident, Joanna a exigé des réponses. Elle a porté plainte avec l’autre conducteur et s’est tournée vers les autorités et le constructeur, Stellantis. Le parquet de Lyon a classé l’affaire sans suite, laissant le dossier entre les mains des assureurs. Joanna réclame des dédommagements, affirmant que l’assureur du conducteur qui l’a percutée devrait prendre en charge ses frais. « Il se passe quelque chose de fou sur ma voiture et ça s’arrête là. Aucune expertise pour comprendre », s’inquiète-t-elle.

Elle a finalement laissé son véhicule accidenté à la casse, espérant l’intervention d’un expert, mais cet espoir diminue avec le temps. « Je me serais arrêtée tout de suite si j’avais eu des réponses du constructeur sur les raisons de cet arrêt d’urgence. Peugeot ne s’intéresse pas au problème. Je trouve ça dingue parce que la sécurité des gens est primordiale », alerte la conductrice.

Plus de 400 témoignages

Pour sensibiliser le public, Joanna a médiatisé son accident et lancé un appel à témoins pour recueillir d’autres expériences de « freinage fantôme ». Elle explique que ce phénomène survient lorsque le système AEB interprète mal les données de ses capteurs, provoquant un arrêt soudain en raison d’une fausse alerte. « À ce jour (11 août), j’ai récolté plus de 400 témoignages. J’ai même dû créer un collectif sur Facebook parce que cela devenait trop chronophage », indique-t-elle. « Cela confirme que je ne suis pas juste un cas isolé. Ce qui me révolte, c’est la non-réaction des constructeurs ».

« Ils sont conçus pour améliorer la sécurité »

Stellantis a répondu à la demande de la conductrice, indiquant qu’ils seraient prêts à réaliser une expertise sur le véhicule accidenté si c’était requis par les autorités. « Nous n’avons reçu, pour l’instant, aucune sollicitation et le constructeur ne peut pas s’autosaisir dans ce type de dossier », a déclaré l’entreprise. Ils ont rappelé que les systèmes d’aide à la conduite « déclenchent le freinage en cas d’urgence, conçus pour améliorer la sécurité ».

Le ministère des Transports prend contact

Joanna a également pris contact avec le ministère des Transports, via le service de surveillance du marché des véhicules et des moteurs (SSMVM). « Le ministère va interroger les constructeurs et procéder à la réalisation d’essais », précise le ministère. « Je ne pensais pas que l’affaire prendrait une telle ampleur. C’est grâce à la mobilisation de tout le monde », conclut la conductrice. « J’ai espoir que des actions soient entreprises au niveau de l’État ».

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