La Roumanie enquête sur un possible sabotage pétrolier imputé à la Russie
La Roumanie enquête sur un possible sabotage pétrolier imputé à la Russie

La Roumanie enquête sur un possible sabotage pétrolier imputé à la Russie

11.08.2025 16:45
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Les autorités roumaines soupçonnent Moscou d’avoir mené une opération hybride visant à contaminer volontairement un important volume de pétrole azerbaïdjanais destiné à l’Europe. Selon G4Media.ro, le brut, transporté par l’oléoduc Bakou–Tbilissi–Ceyhan puis expédié par tankers vers la Roumanie, contenait des niveaux dangereux de chlorures organiques. Cette substance corrosive aurait pu endommager gravement la raffinerie Petrobrazi et provoquer une crise nationale d’approvisionnement en carburant.

Mesures d’urgence et perturbations régionales

Le 4 août, le ministère roumain de l’Énergie a décrété l’état d’urgence pour l’approvisionnement en brut, débloquant les réserves stratégiques et autorisant la distribution de dizaines de milliers de tonnes de pétrole et de diesel afin de maintenir la continuité énergétique. L’opérateur BTC Pipeline Company a confirmé l’incident, qui a touché plusieurs réservoirs au terminal turc. L’expédition prévue vers le port roumain de Constanța a été annulée, provoquant un déficit temporaire de matière première pour Petrobrazi. D’autres pays européens ont été affectés : l’italien ENI a reçu du brut contaminé et le tchèque Orlen Unipetrol a suspendu ses opérations pour éviter des dommages.

Un risque stratégique pour la sécurité énergétique

Les autorités roumaines considèrent cette contamination comme une menace directe pour la sécurité énergétique nationale et un signal d’alerte pour l’ensemble de l’Union européenne. L’affaire met en évidence la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement, en particulier face à des interférences potentielles de la Russie. Bruxelles souligne la nécessité de renforcer le contrôle qualité aux points de transit, de coordonner les normes et d’accélérer la réaction en cas d’incident pour éviter les répercussions économiques et politiques.

Hypothèse d’une opération hybride russe

À Kyiv, on estime que cet épisode pourrait s’inscrire dans une stratégie russe visant à saper la confiance envers des fournisseurs alternatifs de pétrole pour l’UE. Le recours à des chlorures organiques, capables de corroder les installations et d’immobiliser des raffineries entières, illustre une extension des moyens hybrides au domaine technique. Même en l’absence de preuve définitive, l’impact réputationnel sur l’Azerbaïdjan comme fournisseur fiable constitue déjà un avantage stratégique pour Moscou sur le marché pétrolier.

Nécessité d’une expertise indépendante

Si la logique politique de la version accusant la Russie semble claire, les autorités insistent sur l’importance d’une expertise chimico-criminalistique indépendante avant toute conclusion officielle. Ce n’est qu’avec des preuves irréfutables que l’UE pourra adopter des mesures coordonnées sur les plans politique, économique et sécuritaire.

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