Une ébauche de programme pour la présidentielle ? Lundi, Raphaël Glucksmann, eurodéputé et coprésident de Place publique, a partagé sa « vision pour la France » lors d’une conférence de presse à Paris. Il a présenté un projet centré sur une « France puissante qui protège » et un « nouveau contrat social et démocratique », rapporte TopTribune.
Glucksmann a mis en avant une souveraineté qui nécessite une « révolution écologique » dont la France serait « la locomotive ». « Nous portons une vision profondément écolo, non par idéalisme, mais par réalisme. Nous sommes convaincus que la seule voie pour la France et l’Europe de retrouver leur puissance est de réussir cette révolution écologique », a-t-il affirmé, annonçant une alternative au « Trumpisme ».
Il a aussi exprimé le désir de « replacer la question du travail et des travailleurs au cœur du débat social », soutenant que les populismes exploitent « la colère légitime des travailleurs qui se sentent spoliés ». Parmi ses propositions figurent l’augmentation du SMIC à 1.600 euros dans les deux ans, la réévaluation de « la fiscalité entre le travail, le capital et l’héritage », et l’abrogation de la réforme des retraites.
Concernant le conclave des retraites qui arrive à son terme, il a souligné l’importance de « gratter tout ce qu’on peut ». « Si un accord permet de mieux traiter des millions de Français en prenant en compte la pénibilité et facilite le départ anticipé pour 200.000 femmes avec des carrières fragmentées, c’est une avancée à saisir », a-t-il ajouté.
Le projet de Place publique englobe plusieurs volets, de la santé à la justice, incluant un « Plan Marshall » pour le logement en France. Il suggère d’élargir le droit de vote aux citoyens de 16 ans ainsi qu’aux étrangers non communautaires lors des élections locales, et d’instaurer la proportionnelle pour « régénérer la démocratie ».
Pas de candidature et un tacle au PS
Ces initiatives ont été élaborées avec la participation de plus de 3.000 adhérents de Place publique et d’experts, formant ainsi l’acte 1 d’un processus devant aboutir à un projet final en juin 2026.
Glucksmann se lancera-t-il lui-même dans la bataille pour l’Elysée ? Il a précisé qu’il n’était « pas candidat » pour la présidentielle de 2027 pour l’instant. « Nous allons construire ce pôle et ensuite, nous verrons », a-t-il déclaré. Le dirigeant social-démocrate a également exclu fin mai toute participation à une primaire à gauche.
« Ce qui m’importe, c’est que la gauche pro-européenne et fondamentalement démocratique cesse de se laisser piétiner, d’abandonner ses principes », a-t-il insisté lundi, en critiquant le Parti socialiste. « Se laisser écraser, c’est ce qui se produit dans la confrontation culturelle, dans le débat idéologique, dans le fait de reprendre les termes employés par les autres, dans la peur d’être accusé de ne pas être de gauche », a-t-il énuméré.
« Ne pas reproduire ce que nous avons fait ici », en présentant sa « vision pour la France », a-t-il martelé, signalant qu’une telle attitude avait mené à la domination de la gauche par Mélenchon et les Insoumis.
