Les concerts continuent de se multiplier à travers la France, notamment avec la Fête de la musique, prévue pour le samedi 21 juin 2025. Ce moment festif dédié à la musique est loin d’être sans risque pour l’audition, un aspect souvent négligé par de nombreux participants. En effet, on estime qu’environ 16 millions de personnes en France souffrent d’acouphènes, un phénomène où des bruits perçus dans l’oreille ne proviennent pas d’une source externe, rapporte TopTribune.
Les sifflements et bourdonnements qui caractérisent les acouphènes ne font pas partie que des désagréments de la vieillesse. Selon une analyse réalisée par le Poids social économique des acouphènes (PESA), l’âge moyen d’apparition de ces troubles est de 41 ans, ce qui désavoue l’idée conventionnelle selon laquelle seuls les aînés sont concernés.
Des lésions irréparables
L’Association nationale de l’audition met en lumière une augmentation alarmante de l’hyperacousie chez les jeunes adultes. Entre 2018 et 2024, une hausse de 6 points a été enregistrée chez les 18-24 ans. Ce trouble, qui rend les sons insupportables, est souvent causé par un traumatisme sonore, tel qu’une exposition soudaine et intense au bruit, comme lors des concerts, mais aussi par des écoutes répétées via des écouteurs.
Ces traumatismes sonores peuvent entraîner des dommages irréversibles, affectant les cellules ciliées de l’oreille interne. Ces cellules, essentielles pour la transformation du son en signaux électriques, ne se régénèrent pas, ce qui signifie que la protection de l’audition est cruciale.
À quel niveau de décibels faut-il se méfier ?
Une étude publiée en 2022 dans The BMJ révèle que 23,81 % des jeunes âgés de 12 à 34 ans dans le monde sont exposés à des niveaux sonores nocifs en utilisant des écouteurs, tandis que 48,20 % le sont à cause de la musique trop forte dans les discothèques ou lors de concerts.
En effet, entre 0,67 et 1,35 milliard de jeunes dans cette tranche d’âge courent un risque de perte auditive à cause de leurs pratiques d’écoute. Il est important de noter que la durée d’exposition sans risque est directement liée à l’intensité sonore. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) précise qu’une oreille humaine peut tolérer 80 décibels pendant environ 40 heures par semaine. Au-delà de 85 décibels, cette durée ne descend qu’à 12h30, puis 4 heures pour 90 décibels, et seulement 20 minutes à 100 décibels.
Il est à noter que de nombreux concerts dépassent souvent les 110 décibels, notamment dans les genres musicaux tels que le rock ou le métal, rendant la protection auditive indispensable.
Comment préserver son audition ?
L’Association nationale de l’audition conseille plusieurs pratiques pour protéger les jeunes et les adolescents avant l’été. Voici quelques recommandations à suivre avant et après un concert :
- Porter des protections auditives : bouchons d’oreilles en mousse, en silicone ou sur mesure, ainsi que des casques adaptés ;
- Se tenir à distance des haut-parleurs, car éloigner de la source sonore réduit la pression acoustique ;
- Faire des pauses auditives, environ 10 minutes par heure, ce qui aide l’oreille à récupérer et limite le risque de dommages ;
- Limiter le temps d’exposition, car une exposition prolongée augmente les risques, même si le volume ne paraît pas très élevé ;
- Protéger les oreilles des enfants avec des casques adaptés pour les moins de 10 ans ou des bandeaux de protection pour les nourrissons ;
- Après un concert, accorder à vos oreilles un temps de repos en restant dans un environnement calme ;
- Si des acouphènes persistent après 8 heures de repos auditif, il est conseillé de consulter un médecin ORL ou, le cas échéant, de se rendre aux urgences.
Avec Destination Santé