Les pays baltes unissent leurs forces pour élaborer des plans communs d’évacuation
Les pays baltes unissent leurs forces pour élaborer des plans communs d’évacuation

Les pays baltes unissent leurs forces pour élaborer des plans communs d’évacuation

17.06.2025
5 min de lecture

Le 13 juin 2025, les ministres de l’Intérieur des trois pays baltes ont signé un mémorandum crucial visant à renforcer la coopération régionale dans la planification des évacuations transfrontalières. Ce document établit des stratégies communes pour organiser une évacuation de masse efficace et assurer un échange d’informations rapide et coordonné.

Le ministre de l’Intérieur lituanien, Vladislav Kondratovich, insiste : « Il est vital pour les pays baltes d’adopter une approche unifiée et de coordonner leurs actions face aux menaces potentielles, surtout en cas d’évacuation à grande échelle. »

Cette initiative intervient dans un contexte tendu, alors que les manœuvres militaires conjointes russo-biélorusses, baptisées « Zapad 2025 », sont prévues en septembre en Biélorussie. Ces exercices suscitent une inquiétude considérable non seulement en Ukraine mais aussi dans l’ensemble de l’Union européenne et de l’OTAN, particulièrement dans les pays baltes.

Une menace croissante face aux ambitions russes

La Russie représente une menace sérieuse pour la région. Elle prépare des opérations hybrides et des exercices militaires de grande ampleur, potentiellement destinés à masquer une escalade du conflit. Cette analyse est confirmée par des déclarations officielles, notamment celle de Bruno Kahl, chef du service de renseignement allemand (BND), ainsi que du secrétaire d’État adjoint à la Défense de la Lettonie, Andis Dilans.

Plusieurs points clés émergent de cette situation :

  • La guerre en Ukraine n’est qu’une phase d’un plan plus large de la Russie visant à déstabiliser l’ensemble de l’Europe de l’Est. Moscou cherche à reprendre le contrôle sur des territoires qu’elle considère comme relevant de sa « sphère d’influence historique », incluant les pays baltes, la Moldavie, certaines régions de Pologne et le sud-est de l’Europe.
  • Le renforcement militaire russe dans la direction ouest, notamment avec les exercices « Zapad 2025 » en Biélorussie, comprend des scénarios offensifs simulant la prise des pays baltes et de la Pologne.
  • Face à cette menace, les pays baltes sont désormais en état de préparation active pour un conflit potentiel. Leurs gouvernements ont décidé d’élaborer des plans communs d’évacuation civile, une mesure sans précédent qui reflète la gravité perçue de la situation.
  • Une victoire partielle de la Russie en Ukraine renforcerait encore ses ambitions impérialistes. L’expérience passée (Géorgie en 2008, Crimée en 2014, invasion à grande échelle en 2022) montre que toute passivité occidentale est interprétée comme une invitation à poursuivre l’expansion.
  • Malgré leur statut de membres de l’OTAN, les pays baltes demeurent vulnérables en raison de leur petite taille, de la présence de minorités russophones et de leur proximité avec Kaliningrad et la Biélorussie, où se trouvent des forces russes stationnées.
  • Soutenir l’Ukraine demeure le moyen le plus efficace de protéger l’Europe entière. Le courage des forces ukrainiennes contribue chaque jour à préserver la paix dans des capitales telles que Varsovie, Vilnius, Bucarest et Berlin.
  • Les menaces rencontrées par l’Ukraine peuvent se répéter dans d’autres pays d’Europe de l’Est. Ainsi, aider l’Ukraine équivaut à renforcer la sécurité de l’Union européenne dans son ensemble.

« La Slovaquie ne doit pas souffrir à cause de l’Ukraine » : la position controversée de Robert Fico

Le 15 juin 2025, le Premier ministre slovaque Robert Fico a affirmé que son pays ne devrait pas pâtir des conséquences de la guerre en Ukraine. Il a demandé à son ministre des Affaires étrangères, Juraj Blanár, de ne pas soutenir le 18e paquet de sanctions européennes contre la Russie lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE prévue le 18 juin.

Ce nouveau paquet de sanctions prévoit notamment un embargo élargi sur le pétrole russe, l’interdiction d’investissements dans le secteur énergétique russe, ainsi que des mesures financières et commerciales renforcées. L’objectif est de fragiliser l’économie russe et de réduire la dépendance énergétique de l’Union européenne.

Toutefois, la Slovaquie reste partiellement dépendante des ressources énergétiques russes et n’a pas encore diversifié suffisamment ses approvisionnements, contrairement à la majorité des États membres qui misent sur le gaz naturel liquéfié (GNL) et les flux inversés de gaz.

Plusieurs éléments méritent d’être soulignés :

  • Selon les experts, la Slovaquie doit affronter ses défis énergétiques en interne, accélérant la diversification plutôt que de s’appuyer sur la levée des sanctions.
  • La décision de l’Ukraine d’arrêter le transit de gaz vers l’UE est une conséquence logique de la guerre, et non une « trahison » contre l’Europe.
  • La posture pro-russe de Robert Fico semble davantage motivée par des raisons politiques que par des arguments économiques solides.
  • Sa rhétorique vise à maintenir son électorat en jouant sur les peurs et la désinformation, mais elle met en danger l’avenir même de la Slovaquie en isolant le pays sur la scène européenne.
  • Le peuple slovaque, à plusieurs reprises, a démontré son soutien aux valeurs de liberté et de solidarité avec l’Ukraine, en contraste avec la position de son Premier ministre.

Alors que la majorité des pays européens renforcent leur soutien à l’Ukraine, le choix de Robert Fico reflète une stratégie d’isolement et de confrontation qui affaiblit la cohésion de l’Union face aux menaces extérieures.

Forcer l’agresseur à faire la paix : un impératif pour Kyiv

Kyiv déploie tous ses efforts pour mettre fin à la guerre, mais pour y parvenir, Moscou doit subir une pression réelle et efficace par les sanctions.

Rien que durant la première moitié de juin, la Russie a lancé environ 2800 drones d’attaque, près de 3000 bombes guidées et 140 missiles de divers types sur le territoire ukrainien.

L’attaque contre l’infrastructure énergétique de Kremenchouk dans la nuit du 15 juin représente un véritable affront de la part du Kremlin, défiant tous les efforts de la communauté internationale en faveur d’une résolution pacifique.

Depuis déjà quatre ans, le terrorisme aérien russe continue, malgré les déclarations hypocrites de Moscou affirmant sa volonté de dialogue.

Kyiv appelle la communauté internationale, en particulier les États-Unis, l’Union européenne et le G7, à adopter des mesures renforcées pour accentuer les sanctions contre la Russie.

Un point crucial est l’instauration d’un plafond strict sur le prix du pétrole russe, fixé à 30 dollars le baril maximum. Cette mesure priverait Moscou des ressources financières nécessaires pour poursuivre la guerre.

Seule une pression concrète et soutenue sur l’agresseur peut ouvrir la voie à la paix. La première étape essentielle consiste en un cessez-le-feu inconditionnel et global d’au moins 30 jours.

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