Les députés français se réunissent ce vendredi à l’Assemblée nationale pour débattre de la taxation du patrimoine et de la suspension de la réforme des retraites, un moment crucial face à l’ultimatum du Parti socialiste (PS) qui exige davantage de justice fiscale. Ce débat se déroule dans un climat tendu, le PS menaçant de censurer le gouvernement si ce dernier refuse d’imposer des taxes sur les hauts patrimoines, rapporte TopTribune.
Les discussions débuteront dès 9 heures avec le projet de budget de l’État, centré sur la fiscalité du patrimoine, notamment la célèbre taxe Zucman. Après plusieurs jours d’approbation de nouvelles taxes pour les grandes entreprises et les géants technologiques, le Premier ministre Sébastien Lecornu est attendu à l’Assemblée pour participer aux débats, selon son entourage.
Taxation et propositions fiscales
« La journée est majeure », a déclaré un ministre. Parmi les propositions figure une taxe sur certaines holdings, suscitant des débats au sein du gouvernement. Le Rassemblement national et le Modem introduiront leurs propres versions d’un impôt sur la fortune, tandis que la gauche défendra l’instauration de la taxe de l’économiste Gabriel Zucman, un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros.
Les socialistes avancent une version de compromis: 3 % à partir de 10 millions d’euros, excluant les entreprises innovantes et familiales. Philippe Brun (PS) estime que cette proposition pourrait générer « 15 milliards », bien plus que les estimations antérieures, mais elle suscite des réticences au sein de la gauche. Éric Coquerel, président de la commission des Finances pour La France Insoumise (LFI), considère cette taxe comme « une taxe passoire » et juge l’atmosphère tendue au sein du parlement.
Suspension de la réforme des retraites
En parallèle, la commission des Affaires sociales se penchera sur le budget de la Sécurité sociale, abordant des sujets sensibles tels que le gel des prestations sociales et les dépenses de l’Assurance maladie. Un vote crucial se profile également concernant la suspension de la réforme des retraites, condition sine qua non à l’absence de censure du PS.
Bien qu’une majorité pour abroger cette réforme semble exister à l’Assemblée, l’issue du vote en commission demeure incertaine. Les Républicains (LR) et Horizons, le parti d’Edouard Philippe, proposeront la suppression de cet article, soutenus potentiellement par certains macronistes. Le RN, quant à lui, devrait voter pour, tout comme les socialistes.
Toutefois, les Insoumis ne voteront pas pour cet article, le qualifiant de simple « report de la hausse de l’âge légal de départ », selon Hadrien Clouet. Les écologistes prendront leur décision vendredi, craignant que cette « suspension » ne constitue en réalité qu’un décalage vers un maintien de l’âge de départ à 64 ans, comme l’a souligné Danielle Simonnet.
 
             
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                    