Washington sanctionne le réseau maritime clandestin reliant l’Iran, la Russie et la Chine
Washington sanctionne le réseau maritime clandestin reliant l’Iran, la Russie et la Chine

Washington sanctionne le réseau maritime clandestin reliant l’Iran, la Russie et la Chine

31.07.2025 16:30
2 min de lecture

Le 30 juillet 2025, les États-Unis ont annoncé une nouvelle salve de sanctions contre un vaste réseau de transport maritime clandestin, impliqué dans la livraison de pétrole et de produits pétroliers depuis l’Iran et la Russie. Cette opération, menée par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Trésor américain, cible plus de 50 entités juridiques et physiques, ainsi qu’une cinquantaine de navires liés à l’empire logistique dirigé par Hossein Shamkhani, fils de l’ancien secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien.

Un empire logistique au cœur de la corruption du régime iranien

Selon le Trésor américain, Hossein Shamkhani a utilisé les connexions de son père, influent conseiller du guide suprême Ali Khamenei, pour constituer une flotte d’envergure internationale de pétroliers et porte-conteneurs. Ce réseau génère des revenus estimés à plusieurs milliards de dollars pour le régime iranien, en contournant les sanctions internationales à travers un maillage complexe de sociétés-écrans et de navires immatriculés dans des juridictions offshore.

Les sanctions, les plus importantes depuis le lancement de la campagne de pression maximale contre Téhéran sous Donald Trump, visent à frapper l’élite iranienne qui, selon le secrétaire au Trésor Scott Bessent, « profite de ses richesses illicites tout en menaçant la sécurité des États-Unis ». Le réseau a été sanctionné en collaboration avec le Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN), également rattaché au ministère américain des Finances.

Pétrole russe, drones iraniens et navires fantômes

L’infrastructure de Shamkhani repose notamment sur la société Armada Global Shipping DMCC, basée aux Émirats arabes unis, qui a géré jusqu’en 2025 des dizaines de navires pour le compte du réseau. Des firmes comme Marvise SMC DMCC, Koban Shipping LLC, Crios Shipping LLC et Fractal Marine DMCC jouent aussi un rôle clé dans la gestion opérationnelle des navires.

En 2024, cette même structure avait été exposée pour son implication dans des transferts de missiles de croisière et de technologies à double usage vers la Russie, en échange de pétrole brut. Le schéma permet à Moscou de contourner les sanctions occidentales, en particulier dans ses exportations vers la Chine, principal client de ce pétrole masqué.

Une menace globale à la fois géopolitique, économique et écologique

Le « shadow fleet » — composé de centaines de navires appartenant à l’Iran, la Russie et le Venezuela — ne se limite pas à un contournement technique des sanctions : il représente une menace multidimensionnelle. Ces navires, souvent vétustes, naviguent sans assurance valable, parfois sous pavillon panaméen, libérien ou des îles Marshall. Ils présentent un risque élevé d’accidents, de marées noires et d’incidents environnementaux majeurs.

La majorité des revenus pétroliers de la Russie transite désormais par cette flotte parallèle, ce qui permet au Kremlin de financer la guerre en Ukraine. Les États-Unis appellent leurs alliés à renforcer le contrôle sur les ports, les assureurs maritimes et les sociétés de courtage impliquées dans ces transactions opaques.

Pour les autorités américaines, il est urgent d’endiguer les flux financiers qui alimentent les ambitions déstabilisatrices des régimes de Téhéran et de Moscou, tout en protégeant la sécurité énergétique mondiale et l’environnement.

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