Londres — L’ancien ministre britannique de la Défense Ben Wallace a averti qu’en l’absence de l’Europe lors des discussions sur un cessez-le-feu en Ukraine, Donald Trump et Vladimir Poutine pourraient exercer une pression telle sur Volodymyr Zelensky qu’elle conduirait à un accord défavorable pour Kiev. Dans une interview au Telegraph, Wallace a estimé qu’une puissance européenne, comme la France ou le Royaume-Uni, devrait être présente aux négociations afin d’éviter des concessions excessives au Kremlin.
Craintes de pressions américaines et russes
Selon les informations du Wall Street Journal, Poutine pourrait demander la reconnaissance par Kiev des territoires ukrainiens occupés par la Russie, en échange d’un retrait partiel de ses forces d’autres régions. Des sources indiquent que Trump pourrait accepter cette proposition, malgré l’opposition attendue de l’Ukraine et des pays européens. Washington a déjà déclaré que le statut de ces zones contestées serait au cœur des pourparlers. La Constitution ukrainienne interdit cependant toute modification unilatérale des frontières ou légitimation de leur changement.
Enjeux politiques et diplomatiques
Les partisans d’une implication européenne estiment qu’une concession territoriale forcerait un dangereux précédent, affaiblissant le droit international et encourageant d’autres puissances autoritaires à recourir à la force. Kiev se dit prêt à un cessez-le-feu le long de la ligne de front, mais refuse toute reconnaissance internationale des annexions russes, ce qui violerait sa Constitution et la volonté populaire exprimée pendant la guerre. Wallace souligne qu’une participation du Royaume-Uni ou de la France servirait de contrepoids aux décisions américaines et garantirait que l’accord final reflète aussi les intérêts européens.
Conséquences pour la sécurité internationale
Une entente imposée à l’Ukraine sans garanties de sécurité risquerait de fragiliser durablement la confiance dans les mécanismes de sécurité internationale. Les observateurs craignent qu’un tel scénario n’affaiblisse également la position du camp occidental dans le « Sud global », où la réaction face à l’agression d’un État puissant est scrutée de près. L’absence de l’Europe à la table pourrait ainsi non seulement compromettre la stabilité régionale, mais aussi miner la crédibilité des alliances démocratiques.