En septembre 2025, CapCar, un acteur clé dans le domaine de l’intermédiation automobile, a récemment révélé le classement des dix véhicules les plus prisés par les jeunes de moins de 24 ans. Ces informations offrent un aperçu sur la situation actuelle du marché des voitures d’occasion et mettent en lumière les dynamiques économiques qui le caractérisent. Les jeunes consommateurs doivent naviguer entre les coûts automobiles, la structure de leur budget et les pressions inflationnistes, ce qui révèle une relation complexe à leur pouvoir d’achat, rapporte TopTribune.
Les choix automobiles comme indicateurs de consommation
Les modèles Renault Clio et Peugeot 208 dominent nettement les ventes auprès des jeunes, représentant respectivement 9,1 % et 8,3 % des acquisitions. Ces véhicules, à la fois abordables et fiables, se positionnent comme des valeurs sûres pour une génération soucieuse de maîtriser ses dépenses. Les autres véhicules du classement, tels que la Volkswagen Polo, la Peugeot 308, la Renault Mégane et la Volkswagen Golf, illustrent également cette tendance vers un achat réfléchi, focalisé sur le rapport qualité-prix et le coût d’entretien.
La présence de modèles premium, comme la Mercedes Classe A (2,7 %) et la BMW Série 1 (2,5 %), souligne une recherche, bien que minoritaire, de distinction et de qualité perçue. Ce phénomène témoigne du fait que, malgré des contraintes financières importantes, le désir de posséder des automobiles plus prestigieuses demeure, bien que limité à seulement 5,2 % des ventes chez les jeunes.
Des chiffres qui traduisent un pouvoir d’achat contraint
L’achat d’une voiture d’occasion par un jeune s’élève en moyenne à 7 800 €, pour un modèle âgé de neuf ans et ayant parcouru environ 95 000 km. Ce budget illustre les limitations financières auxquelles ils doivent faire face et la nécessité de se tourner vers des solutions abordables, loin de l’option d’un véhicule flambant neuf. Ces choix sont facilitée par l’inflation persistante qui touche divers articles de consommation ainsi que par le coût élevé du logement, réduisant les capacités d’investissement dans des achats majeurs tels que l’automobile.
La préférence pour les différentes motorisations renforce ce constat. Avec 72 % des achats, les modèles à essence dominent en raison de leur prix d’acquisition plus bas et de leur accessibilité accrue. En revanche, les véhicules diesel (24 %) et les options hybrides ou électriques (4 %) restent nettement en retrait. Louis-Gabriel de Causans, fondateur de CapCar, souligne que « l’achat d’une voiture reste une étape symbolique vers l’indépendance », mais cette étape se réalise dans un contexte économique restreint, limitant ainsi l’ouverture aux innovations coûteuses.
Le marché de l’occasion comme révélateur macro-économique
La tendance observée chez les jeunes se retrouve également à une échelle plus globale. D’après les données de L’Argus, la part des véhicules électriques sur le marché de l’occasion ne dépassait que 3 % en juillet 2025. Ce chiffre, bien que faible, traduit une augmentation progressive. Cela montre que le marché de l’occasion reste largement influencé par des considérations de prix, freiné dans l’adoption généralisée de nouvelles motorisations. Ce constat pose une question cruciale quant à la viabilité économique de l’offre de véhicules électriques dans le marché de l’occasion.
Cependant, la dynamique des modèles électriques récents, qui atteignent déjà 9,1 % de parts de marché pour les véhicules de moins d’un an, suggère des opportunités futures. Les prix pourraient diminuer rapidement grâce au renouvellement des flottes et aux subventions gouvernementales, entraînant un changement dans la demande. Pour les jeunes acheteurs, ces évolutions pourraient, à long terme, élargir leurs choix et modifier l’équilibre actuel dominé par les motorisations à essence.
Entre rationalité et aspirations, un équilibre fragile
L’achat de voitures d’occasion par les jeunes illustrent une dualité : d’une part, une volonté de faire preuve de pragmatisme face à des ressources financières limitées, et d’autre part, un désir de ne pas compromettre totalement leur image et leur confort. Cet équilibre délicat témoigne d’une génération soucieuse de la valeur perçue, mais qui reste avant tout concentrée sur la soutenabilité de ses dépenses.
Ce comportement d’achat communique un message clair aux fabricants et aux institutions financières : il est essentiel d’adapter les offres de financement, de proposer des garanties accessibles, et d’augmenter la disponibilité de modèles hybrides et électriques à prix raisonnables afin d’attirer cette nouvelle clientèle. Le marché des jeunes constitue une niche, mais il représente également un indicateur précieux des évolutions des tendances de consommation automobile en France.