"Victime d'un cancer, je renoue avec la vie : récit de passion et de renaissance des vendeurs de vide-greniers"

« Victime d’un cancer, je renoue avec la vie : récit de passion et de renaissance des vendeurs de vide-greniers »

11.08.2025 08:03
2 min de lecture

À Pamiers, le vide-greniers dominical attire bien plus que des chineurs : retraités en quête de complément de revenu, jeunes parents au budget serré et passionnés de jouets s’y retrouvent pour vendre, échanger et partager un moment convivial, rapporte TopTribune.

En ce dimanche 10 août 2025, à peine 10 heures, la chaleur s’installe déjà dans les rues presque désertes de Pamiers (Ariège). Seules quelques personnes courageuses se pressent autour des stands pour chiner vêtements, objets anciens et bijoux à la brocante ayant pris place sur la place de la République.

Pascale, 62 ans, casquette sur la tête, profite de sa retraite qu’elle a commencée en juillet 2025. Elle propose à la vente divers articles : vêtements, chaussures, vaisselle et jeux pour enfants, fruits d’années de collection. Pour elle, ce rendez-vous est l’occasion de retrouver des visages familiers, mais surtout un moyen de s’évader. « Je sors d’un cancer et maintenant je revis », avoue-t-elle.

Installée récemment à Pamiers pour se rapprocher de son fils et quitter la solitude de sa Bretagne natale, elle profite de chaque occasion pour arrondir sa pension.

« Mon mari recherche du travail et moi je reste avec ma fille »

Ses revenus mensuels oscillent entre 40 et 100 euros, plus rarement jusqu’à 100 euros. « Cela m’aide pour les courses, l’essence, les dépenses quotidiennes », explique-t-elle avant de répondre à un acheteur intéressé par une tablette enfant. « 50 euros, avec contrôle parental, c’est uniquement pour les enfants ! », précise-t-elle, soucieuse de la sécurité des tout-petits.

Pendant que Pascale s’affaire, un jeune couple avec un bébé espère également récolter quelques euros pour financer le baptême de leur fille, prévu le 13 septembre. « Mon mari recherche du travail et moi je reste avec ma fille », se cache-t-elle derrière une pile de vêtements pour enfants.

Pour cette mère, passer la matinée à vendre rappelle des moments précieux de son enfance, lorsqu’elle parcourait les vide-greniers partout en France avec ses grands-parents.

L’an dernier, elle a convaincu son mari de participer pour vendre quelques objets oubliés. « J’accompagnais souvent mes grands-parents, mais j’évitais de me lever tôt », sourit-elle, confiant avoir trouvé des moyens de se réveiller tard.

« C’est devenu une passion »

Bien que cela soit un loisir, elle ne souhaite pas y consacrer tous ses week-ends, contrairement à Jean-Pierre et Nicole, qui ont déménagé à Pamiers après avoir quitté leur village de Vira (Ariège). Ce couple de retraités, « amateurs de jouets pour enfants », s’est tellement pris de passion pour ces ventes qu’ils ont même inscrit leur activité au Registre du commerce pour participer à plus de deux vide-greniers par an.

« On a commencé avec les affaires des enfants, et avec le temps, cela est devenu un petit commerce », explique Nicole, 75 ans, qui pratique la vente avec son mari depuis 20 ans. « Au début, c’était occasionnel, maintenant, cela fait partie de notre vie. » Leur stand est encombré de poupées et de faux bébés.

Leur passion pour les jouets vient également des années passées de Nicole en tant que vendeuse au rayon jouets du Grand Bazar de Pamiers puis institutrice en maternelle à Vira. Cependant, le couple commence à envisager de réduire leurs activités dominicales. « Mon mari va bientôt avoir 80 ans », confie Nicole. « Il va falloir lever le pied avant de se reposer définitivement », ajoute-t-il avec un sourire complice.

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