La réforme des retraites, emblématique de la politique du président Emmanuel Macron, continue de provoquer des tensions entre l’opposition et le gouvernement depuis 2023. La possibilité de revenir sur cette réforme est actuellement envisagée, alors que Sébastien Lecornu a jusqu’à ce soir pour mener des « ultimes négociations » à Matignon pour trouver « des voies de compromis possibles ». À défaut, Emmanuel Macron pourrait être amené à « prendre ses responsabilités », suggérant la possibilité d’une dissolution de l’Assemblée nationale, rapporte TopTribune.
Élisabeth Borne, ministre démissionnaire, a ouvertement exprimé sa volonté de suspendre cette réforme très impopulaire qu’elle avait pourtant fait adopter sans vote en 2023. Selon elle, « la stabilité du pays était plus importante » qu’un potentiel « totem » sur les retraites, et elle a appelé à éviter une dissolution de l’Assemblée.
Raphaël Glucksmann satisfait
Olivier Faure, président du Parti socialiste, a réagi sur France 2 en qualifiant cette main tendue d’« éveil tardif, mais positif ». Toutefois, il a ajouté qu’il souhaitait que des débats puissent désormais avoir lieu à l’Assemblée.
Raphaël Glucksmann, leader de Place publique, a également salué le « chemin » menant à la suspension de la réforme des retraites après sa rencontre avec Sébastien Lecornu, déclarant que cela « devient possible ».
La CFDT voit un « signal positif »
Côté syndicats, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a perçu la position d’Élisabeth Borne comme « un signal positif ». Elle a insisté sur le fait que la réforme des retraites constitue « une blessure démocratique profonde » et que sa suspension ainsi que son report à 2027 pourraient entamer le processus de guérison. Marylise Léon a également opposé le coût d’une suspension aux dépenses liées à une dissolution de l’Assemblée.
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a quant à elle qualifié le changement de cap d’Élisabeth Borne de « volte-face » et a estimé que cela constitue un « aveu : la réforme des retraites est un échec ». Elle a insisté sur le fait que le président de la République ne peut plus se permettre d’ignorer le sujet, rappelant que sa centrale demande l’abrogation de cette réforme « depuis le début ».
La réforme, qui a provoqué d’importantes manifestations et a été un thème central lors des mobilisations sociales de cette rentrée, prévoit de relever l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Les organisations syndicales ont continuellement remonté le sujet des retraites lors de leurs discussions avec Sébastien Lecornu, tant en bilatérales qu’en intersyndicale.