Valls s'efforcera de préserver l'accord sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.

Valls s’efforcera de préserver l’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.

10.08.2025 15:04
2 min de lecture

Le Front de libération nationale Kanak socialiste (FLNKS) se réunira en congrès ce samedi pour officialiser son refus de l’accord signé en juillet entre l’État et les non-indépendantistes concernant l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Le ministre des Outre-mer a déclaré qu’il se rendrait sur place la semaine suivante, rapporte TopTribune.

Sur les réseaux sociaux, Manuel Valls a exprimé son désaccord en écrivant « Je ne me résigne pas » après le congrès, tandis que les décisions prises par le FLNKS et les propos de Christian Tein laissent peu de place au doute. Ce dernier insiste sur un rejet « clair et sans ambiguïté » du texte proposé.

Le ministre a déploré que les discussions aient peut-être abouti à un rejet de l’accord sur le nouveau statut du territoire. Il a précisé que l’accord de Bougival avait été le résultat d’un compromis historique, fruit de mois de négociations incluant toutes les parties, y compris celle du FLNKS.

Initialement, la délégation du FLNKS avait salué la signature de l’accord, tout en précisant que les différents éléments devaient être validés par leurs structures avant d’en discuter les suites à donner. Cependant, cette initiative a rapidement provoqué une forte réaction des militants indépendantistes, notamment sur des questions relatives au droit d’autodétermination et à la reconnaissance du peuple Kanak.

« Consensus »

Dès que les premières critiques officielles ont émergé du camp indépendantiste, Manuel Valls a proposé la création d’un « comité de rédaction » pour finaliser les textes constitutionnels issus de l’accord. Il a souligné que ce document « doit être éclairé, approfondi et précisé », afin de clarifier l’identité, la place et le rôle fondamental du peuple Kanak dans l’histoire et l’avenir du territoire.

Valls a également souligné l’importance d’écouter toutes les voix pour éviter un affrontement stérile et avancer vers un consensus.

« Poursuite du dialogue »

Localement, l’accord de Bougival continue d’être soutenu par l’ensemble des forces non-indépendantistes, tels que l’Eveil océanien, qui se positionne comme un parti « ni-ni » (ni indépendantiste, ni loyaliste), de même que par le Parti de libération kanak (Palika) et l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), deux mouvements indépendantistes modérés ayant quitté le FLNKS en août 2024.

Cependant, il est probable que le FLNKS ne choisisse pas de modifier l’accord de Bougival. Au congrès, Christian Tein a exprimé son souhait de « poursuivre le dialogue », mais exclusivement sur les modalités d’accès à la pleine souveraineté, en format bilatéral avec l’État, jusqu’au 24 septembre, conformément aux décisions du précédent congrès. « Nous devons maximiser nos atouts pour atteindre la pleine souveraineté avant les élections présidentielles de 2027 », a-t-il conclu.

Manuel Valls a averti que « refuser l’accord, c’est choisir le pourrissement et la confrontation, ce qui mènera à l’échec pour tous. Sans compromis, il n’y aura pas de reconstruction durable ni de reprise économique véritable ».

Actuellement, la Nouvelle-Calédonie traverse une crise grave, marquée par des violences en 2024 ayant causé la mort de 14 personnes et des dégâts s’élevant à plusieurs milliards d’euros. La chute du PIB a été estimée entre 10 et 15 % l’année précédente, avec plus de 10 000 emplois détruits, selon les données de l’Institut d’émission d’Outre-mer, la banque centrale des collectivités françaises du Pacifique.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER