Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, est confronté à de multiples dossiers urgents au sein de son administration, y compris la programmation énergétique, l’accord sur la Nouvelle-Calédonie et la crise agricole. Alors qu’il se prépare à élaborer le budget de 2026, les discussions sur ces sujets brûlants doivent être abordées rapidement, rapporte TopTribune.
Budget
La priorité principale consiste à élaborer un budget pour 2026, qui puisse non seulement éviter la censure des oppositions, mais également contribuer à redresser les finances publiques de la France, avec un déficit prévu de 5,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2025. Le gouvernement sortant a préparé un texte budgétaire basé sur un effort de 44 milliards d’euros, mais ce document sera certainement modifié au cours des négociations avec les partis parlementaires, notamment le Parti socialiste, qui exige une taxation accrue des plus riches.
Le nouvel exécutif doit transmettre son projet à l’Assemblée nationale d’ici le 13 octobre, selon la ministre sortante des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Le contexte est délicat, la France figurant parmi les pays les plus endettés de la zone euro, empruntant actuellement aux mêmes taux que l’Italie.
Energie
La classe politique française est également en émoi concernant la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), dont la publication se fait attendre. Ce texte stratégique, crucial pour les secteurs énergétiques, vise à sortir des énergies fossiles et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 grâce à une relance du nucléaire et au développement des énergies renouvelables. Sa publication par décret, envisagée par le précédent gouvernement, est désormais une question pressante.
L’entourage du ministre démissionnaire de l’Énergie, Marc Ferracci, indique qu’il s’engagera à ce que ce dossier reste une priorité, malgré un retard de deux ans dans son élaboration.
Agriculture
Les agriculteurs, confrontés à des rémunérations stagnantes et à une dégradation des conditions de travail, demandent des réponses à une crise structurelle exacerbée par les changements climatiques. À la suite d’un été marqué par des canicules et des épidémies, leurs syndicats réclament des actions de l’État, notamment un éclaircissement sur la position française concernant l’accord de libre-échange UE-Mercosur, actuellement en phase de ratification.
De plus, après plusieurs semaines de débats sur la loi Duplomb, dont une partie sur les pesticides a été censurée, le nouveau gouvernement devra gérer la réforme de la politique agricole européenne (PAC), dont les propositions initiales de la Commission ont suscité un vif mécontentement parmi les agriculteurs.
Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie demeure dans l’incertitude suite aux émeutes meurtrières de mai 2024. Malgré la signature en juillet d’un accord historique entre indépendantistes, non-indépendantistes et le gouvernement, visant à établir un « État de Nouvelle-Calédonie » et à transférer certaines compétences, l’avenir de cet accord est incertain, nécessitant un parcours législatif complexe pour être ratifié.
Sébastien Lecornu, ancien ministre des Outre-mer, est perçu comme étant associé au troisième référendum d’autodétermination de décembre 2021, marquant une opposition des indépendantistes qui ont boycotté le scrutin.
Audiovisuel public
Avec un agenda parlementaire chargé cet automne, de nombreux textes attendent toujours leur examen, notamment ceux relatifs à l’organisation des JO-2030, au statut des élus locaux et à la cybersécurité. La réforme constitutionnelle sur la Corse et la législation sur l’audiovisuel public, ayant déjà rencontré des difficultés au Parlement, seront surveillées de près.