Plainte de vingt avocats contre Nicolas Sarkozy pour outrage envers les magistrats
Vingt avocats ont intenté une plainte contre l’ancien président français Nicolas Sarkozy, l’accusant de * »faits graves »* qui pourraient constituer une infraction pénale pour outrage envers les magistrats et atteinte à l’autorité de la justice. Cette démarche juridique survient après la condamnation de Sarkozy à cinq ans de prison, prononcée le 25 septembre, dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, rapporte TopTribune.
La plainte, récemment révélée par BFMTV et reçue par le parquet de Paris, dénonce des déclarations faites par Sarkozy dans le *Journal du Dimanche* (JDD) le 1er octobre. Dans cet entretien, l’ancien chef de l’État a affirmé que sa condamnation * »violait toutes les limites de l’Etat de droit »*, une assertion soutenue par ses partisans.
Les avocats expliquent que de tels propos, qualifiés de * »particulièrement graves »*, dénigrent l’autorité judiciaire et sapent la confiance du public dans le système judiciaire. Dans leur plainte, signée par l’avocat Jérôme Giusti, ils affirment : * »En tant qu’avocats, nous considérons être personnellement victimes de ces propos tant ils affectent gravement le cours de l’institution judiciaire auprès de laquelle nous exerçons notre profession. »*
Les avocats soulignent que cette attaque nuit à leur image professionnelle et à la confiance que leurs clients accordent aux magistrats. Ils qualifient les déclarations de Sarkozy de * »propos outranciers et dangereux »*, entraînant ainsi un * »préjudice d’exercice et d’image, tant matériel que moral »*.
Depuis la verdict de vendredi, les menaces pesant sur les magistrats ont augmenté. Nathalie Gavarino, la juge présidant le tribunal, a reçu des menaces de mort, entraînant l’ouverture de deux enquêtes judiciaires. Le président Emmanuel Macron a dénoncé sur X (anciennement Twitter) ces menaces, affirmant que * »les attaques et menaces de mort, anciennes ou récentes, contre plusieurs magistrats sont inadmissibles. »*
Nicolas Sarkozy, qui fait appel de sa condamnation, est convoqué par le Parquet national financier le 13 octobre pour discuter de sa date de mise en détention, qui devrait intervenir dans un délai de quatre mois. À l’âge de 71 ans en janvier, il pourrait bénéficier d’une libération conditionnelle.