Scandale au Marineland d’Antibes : manipulation sexuelle d’une orque dévoilée
Le parc aquatique Marineland, situé à Antibes, se retrouve au cœur d’une controverse après la diffusion d’images choquantes par l’ONG Tide Breakers, spécialisée dans la lutte contre la captivité des cétacés. Ces images, captées par un drone, montrent deux soigneurs manipulant sexuellement Keijo, un orque âgé de 11 ans. Ce cas soulève de vives préoccupations concernant les pratiques de reproduction dans les parcs aquatiques, rapporte TopTribune.
Marketa Schusterova, cofondatrice de Tide Breakers, a décrit la situation de manière explicite : « Vous pouvez clairement les voir sortir le pénis de Keijo avec force et le manipuler ». Selon les militants, l’objectif de cette manipulation serait de collecter le sperme du mâle pour le revendre à des aquarium japonais, permettant ainsi la reproduction artificielle de cétacés dans des conditions contestées.
Il est important de noter que la vente de semence animale est interdite. L’exportation de sperme est uniquement autorisée avec l’accord des autorités françaises, lesquelles n’ont pas été sollicitées à cet égard, d’après des sources juridiques.
Justifications controversées de Marineland
La direction de Marineland a confirmé la pratique, tout en contredisant son objectif. Dans une déclaration à la presse, le parc a affirmé que cette stimulation était nécessaire pour prévenir des relations incestueuses entre Keijo et sa mère, Wikie, âgée de 24 ans. « Keijo arrive à l’âge de l’adolescence avec des pulsions sexuelles fortes. Afin d’éviter des rapports consanguins et des conflits, Marineland a choisi de stimuler sexuellement Keijo », a expliqué le parc, précisant que la procédure est « naturelle et totalement indolore pour les animaux ».
Cependant, cette explication a été vivement contestée par l’association de protection animale One Voice. Sa fondatrice, Muriel Arnal, a qualifié ces justifications d’« abject mensonge » sur les réseaux sociaux, argumentant que « les delphinariums médicalisent orques et dauphins pour contrôler la reproduction » et que Wikie a cohabité sans accouplement avec son frère et ses deux fils.
Un contexte de crises persistantes au Marineland
Cette controverse s’ajoute à une série de difficultés rencontrées par Marineland, qui a fermé en janvier dernier en raison d’une baisse significative de la fréquentation et d’une législation de 2021 qui interdit les spectacles de cétacés à partir de fin 2026. Le site se trouve dans une impasse, avec des exemples récents illustrant l’inaction : la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, avait précédemment refusé le transfert d’orques vers le Japon, citant des préoccupations éthiques. En avril, Madrid a également empêché un transfert vers Tenerife, le seul parc européen disposé à accueillir ces animaux.
La direction de Marineland a appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités face à cette situation, qualifiant ces événements de conséquences directes de la politique environnementale. « Si le parc a dégagé des profits pendant des années, il revient maintenant à la direction de proposer des solutions pour les animaux sous leur soin », a rétorqué Agnès Pannier-Runacher lorsque la question de la prise en charge a été posée.
Un autre élément de tension a surgi en mai dernier, lorsqu’une vidéo de Tide Breakers a montré des orques et des dauphins tournant en rond dans leurs bassins, donnant l’impression d’abandon et de désespoir au public. Cette image renforce les préoccupations sur les conditions de vie de ces cétacés, déjà largement débattues dans le secteur des parcs marins.
Cette situation met en lumière la nécessité de reconsidérer les pratiques de captivité et d’élevage d’animaux marins, alors que les pressions pour améliorer le bien-être animal et respecter les droits de ces espèces se multiplient au sein de la société. La prise de conscience publique pourrait entraîner des changements significatifs dans la gestion des parcs aquatiques à l’avenir.