Une gestion prudente s'impose pour la pêche des coquilles Saint-Jacques en France

Une gestion prudente s’impose pour la pêche des coquilles Saint-Jacques en France

01.10.2025 06:33
2 min de lecture

Renaissance de la coquille Saint-Jacques en 2025

La pêche à la coquille Saint-Jacques, menacée par l’exploitation excessive, connaît une recrudescence remarquable au large des côtes normandes et bretonnes. Grâce à des efforts concertés de la profession, les stocks ont atteint des niveaux élevés, permettant à l’Ifremer de qualifier la situation d’« très confortable ». Alors que la saison de pêche rouvre ce mercredi, les scientifiques poursuivent leur surveillance des gisements, signalant une tendance très positive, rapporte TopTribune.

Après une année 2024 record, 2025 s’annonce comme la deuxième meilleure depuis des années. Toutefois, Eric Foucher, chercheur en biologie halieutique à l’Ifremer, met en garde contre un « léger recul » de la ressource, appelant les pêcheurs à ne pas dépasser les limites actuelles de capture. Cette précaution a été intégrée par les pêcheurs, qui ont maintenant appris à respecter ces recommandations.

Avant le passage au nouveau millénaire, les stocks de coquilles Saint-Jacques dans la baie de Seine ne dépassaient que rarement 10.000 tonnes. Cette année, la biomasse totale exploitable, comprenant uniquement les coquilles de plus de 11 centimètres, devrait atteindre 120.000 tonnes. Bien que ce chiffre soit inférieur à l’an dernier (137.000 tonnes), il reste supérieur à la moyenne historique.

Régulation et conservation des ressources

Dans la baie de Saint-Brieuc, les stocks présentent également d’excellents résultats. Dominique Lamort souligne l’aboutissement des mesures mises en place, telles que des comités de suivi, des quotas de pêche et des régulations strictes sur le nombre de jours de pêche. Ces mesures incluent des interdictions de pêche nocturne et des fermetures estivales, démontrant l’importance d’un cadre réglementaire rigoureux pour maintenir les niveaux actuels des ressources.

Ce responsable du groupement Normandie fraîcheur mer rappelle que les discussions autour des zones de jachère, adoptées en 2016 sous la recommandation de l’Ifremer, ont parfois été houleuses, mais aujourd’hui elles témoignent d’un choix opportune pour la préservation de l’écosystème fragile de la baie de Seine. De plus, la sélection croissante des engins de pêche a permis de minimiser les captures involontaires de jeunes coquillages.

Il est important de noter que l’épanouissement actuel des stocks est également dû au renforcement des populations grâce à l’essaimage des bébés coquilles d’élevage. Dominique Lamort mentionne que certains chercheurs pensent que le réchauffement des eaux pourrait favoriser une reproduction accélérée de ces espèces.

Appels à la vigilance face aux défis environnementaux

Néanmoins, l’Ifremer préconise la prudence concernant le léger recul observé en 2025. « Ce n’est pas parce que le stock se porte bien qu’il faut scier la branche sur laquelle nous sommes assis », avertit Eric Foucher. Il souligne qu’il est crucial de maintenir des prélèvements constants pour garantir la stabilité des populations sur le long terme. La nécessité de vigilance est également partagée par Dominique Larmort, qui alerte sur les effets potentiels du réchauffement climatique et des prédateurs tels que les poulpes.

Au-delà des préoccupations environnementales, les implications économiques de la situation ne peuvent pas être ignorées. L’année dernière, certains pêcheurs ont rencontré des difficultés à écouler leurs quotas, ce qui a entraîné des prix d’achat bas. « La valorisation a parfois été complexe, surtout après les fêtes. La coquille Saint-Jacques a cependant de nombreux atouts. Ce n’est plus un produit de luxe et fait partie des rares produits dont le prix a baissé », explique un responsable du secteur.

Dans le contexte général, la pêche à la coquille Saint-Jacques reste ouverte jusqu’en mai en Bretagne comme en Normandie. Les acteurs du secteur doivent tenir compte des défis à venir pour assurer un avenir durable pour cette ressource précieuse.

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