De nombreux dirigeants de grandes banques internationales, tels que Jamie Dimon et Larry Fink, ont récemment modifié leur perception des cryptomonnaies. Ce retournement significatif marque un changement de stratégie et d’opinion à propos de ces actifs numériques qui gagnent en légitimité. Jamie Dimon, dirigeant de JP Morgan, a ainsi décidé de s’ouvrir aux stablecoins, soulignant l’importance pour sa banque de devenir « compétente » dans ce domaine. En 2017, il était un des critiques les plus virulents du bitcoin, le qualifiant de « fraude » et menaçant les traders de la banque d’un licenciement s’ils se lançaient dans ce secteur, rapporte TopTribune.
Ce changement d’attitude ne résulte pas d’une simple fluctuation d’humeur. En effet, sous l’administration de Donald Trump, les cryptomonnaies ont trouvé un soutien significatif. Récemment, les États-Unis ont adopté une législation visant à encadrer le marché des cryptos, apaisant ainsi les craintes des banques intéressées par l’offre de services liés à ces monnaies numériques. Des institutions comme Bank of America et Citibank se montrent désormais prêtes à investir dans les cryptomonnaies.
Une tendance observable en France
Sur le territoire français, diverses institutions bancaires ont également commencé à réévaluer leur position concernant les cryptomonnaies. Frédéric Oudéa, ancien directeur général de la Société Générale, avait souligné en 2017 que ces actifs comportaient trop de risques liés à leur caractère non traçable. Pourtant, sous sa direction, la banque a été pionnière dans le lancement de projets cryptos et blockchain, en particulier à travers sa branche SG Forge.
François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a récemment assoupli sa position sur le bitcoin, qu’il avait précédemment décrit comme un « actif spéculatif » sans fondement économique. En novembre 2024, il a reconnu que, bien que le bitcoin soit un actif « risqué », cela ne doit pas dissuader les investissements dans cette crypto, ajoutant une dimension intéressante, surtout qu’il est également un fervent défenseur de l’euro numérique.
Historiquement, les banques ont été prudemment sceptiques à l’égard des cryptomonnaies d’œuvre de leur manque de régulation. Cependant, avec l’adoption du règlement Mica en Europe et celle de dispositifs similaires aux États-Unis, les établissements financiers se sentent désormais mieux armés pour se lancer sereinement sur ce marché. Fin juin 2024, Caceis Bank, appartenant au Crédit Agricole, a été la troisième institution française à obtenir l’approbation Mica, devenant ainsi la première banque française à bénéficier de cette régulation, marquant un tournant stratégique considérable à un moment où son prédécesseur avait prédit une chute du bitcoin à zéro dollar d’ici avril 2025.
Les banques américaines, telles que Goldman Sachs et BNY Mellon, ainsi que leurs homologues européennes comme BBVA en Espagne et Deutsche Bank en Allemagne, n’ont pas attendu la mise en place d’un cadre législatif pour innover dans le domaine des cryptomonnaies. Elles ont rapidement saisi l’opportunité de répondre aux besoins de leurs clients, en s’associant avec le secteur des cryptos. En offrant des services adaptés, elles ont non seulement attiré une nouvelle clientèle, mais également généré des revenus supplémentaires, témoignant ainsi d’une dynamique croissante en faveur des cryptomonnaies sur le marché financier mondial.