Une étude souligne le rôle de Binance et OKX dans le blanchiment de milliards de dollars

Une étude souligne le rôle de Binance et OKX dans le blanchiment de milliards de dollars

17.11.2025 12:37
2 min de lecture

Selon une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), les plateformes crypto Binance et OKX ont permis de blanchir des milliards de dollars ces derniers mois, malgré leurs condamnations. Au cours de l’année écoulée, plusieurs milliards ont été blanchis à travers ces deux bourses, révélant leur manque de rigueur dans la vérification des transactions illicites, rapporte TopTribune.

L’enquête met en lumière les relations entre la plateforme Huione et ces bourses. Entre juillet 2024 et juillet 2025, Binance a enregistré au moins 408 millions de dollars en stablecoin USDT en provenance de Huione, tandis qu’OKX a reçu 226 millions de dollars. En mai 2025, cette plateforme a été désignée par le Trésor américain comme facilitant le blanchiment d’argent.

Par ailleurs, lors du piratage massif de 1,5 milliard de dollars de la plateforme Bybit en février 2025, une grande partie des fonds blanchis a transité par Binance. L’ICIJ souligne que « ces entreprises facilitent les activités illicites en offrant un moyen rapide de convertir des cryptomonnaies d’origine illégale en monnaie fiduciaire ».

« Intérêt à laisser ces activités se poursuivre »

Face aux révélations, Binance et OKX ont assuré travailler en collaboration avec les forces de l’ordre pour renforcer la surveillance des transactions illicites. Cependant, ces activités se sont poursuivies après que Binance a plaidé coupable aux États-Unis pour avoir facilité des activités illégales en 2023, suivi d’OKX en février 2025.

Ce phénomène s’explique par la dépendance des plateformes aux frais de transaction, générés en partie par les acteurs criminels. John Griffin, expert à l’Université du Texas, a déclaré : « S’ils excluent les acteurs criminels de la plateforme, ils perdent une importante source de revenus, ils ont donc intérêt à laisser ces activités se poursuivre ».

Malgré les efforts de conformité, les services se trouvent souvent débordés, n’arrivant pas à gérer les milliards de transactions quotidiennes, une situation particulièrement aggravante sur Binance. Selon un ancien cadre de Coinbase, « les volumes sont hallucinants (…). Le nombre de dossiers traités par rapport aux effectifs est totalement disproportionné ».

Récemment, l’Irlande a infligé une amende de 21,5 millions d’euros à Coinbase pour avoir permis des transactions suspectées de financer l’exploitation sexuelle des enfants.

Bien que les transactions en cryptomonnaies soient visibles sur la blockchain, les forces de l’ordre rencontrent des difficultés pour les tracer. Le manque de formation des agents pour explorer la blockchain, associé à la facilité avec laquelle les cryptomonnaies peuvent être transférées vers des portefeuilles anonymes ou des services de mixage, complique encore davantage la situation. De plus, les différences de régulation en matière de blanchiment d’argent entre l’Europe et les États-Unis rendent l’action des forces de l’ordre plus difficile.

L’enquête pointe des lacunes dans la gestion des géants de la crypto en matière de blanchiment d’argent, tout en reconnaissant que les transactions illicites ne représentent qu’une fraction du volume total des échanges. En 2024, ces transactions illicites ont constitué 0,16 % des transactions totales dans l’écosystème, un chiffre en baisse annuelle, ayant atteint 3,27 % en 2019, alors que le secteur se conforme de plus en plus aux réglementations.

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