Une étude récemment publiée dans la revue Discover Water révèle que 100 % des échantillons d’eau du robinet prélevés à Besançon et dans le Grand Besançon contiennent de l’acide trifluoroacétique (TFA). Réalisée entre novembre 2024 et avril 2025 par le chercheur bisontin Grégorio Crini, en collaboration avec le laboratoire IANESCO de Poitiers, cette recherche a analysé 63 prélèvements dans 26 foyers, rapporte TopTribune.
Les concentrations les plus élevées de TFA ont été détectées dans les quartiers de Saint-Claude (3 800 ng/l), Planoise (1 700 ng/l) et Montrapon (1 200 ng/l). Ces résultats font apparaître une contamination alarmante dans l’approvisionnement en eau de plusieurs zones.
Un polluant omniprésent et non réglementé
Le TFA provient de la dégradation de certains pesticides et fait partie des PFAS, souvent désignés comme “polluants éternels” en raison de leur capacité à persister sans se décomposer dans l’environnement. Bien que ce composé ne soit pas encore réglementé au niveau européen, ses effets néfastes sur la santé, notamment sa toxicité hépatique et ses potentialités à affecter la reproduction, sont bien documentés.
L’étude, qui a été validée par neuf experts internationaux, souligne l’étendue de cette pollution à travers plusieurs communes du Grand Besançon, dont Devecey, Pouilley-les-Vignes et Ruffey-le-Château. Ce constat inquiétant incite de nombreux acteurs à demander des mesures plus strictes pour contrôler et limiter la présence de ces substances dans l’eau potable.
Les autorités locales de Besançon ont annoncé qu’elles tiendraient une conférence de presse prochainement pour exposer les actions envisagées face à ces résultats préoccupants. Les préoccupations des résidents grandissent alors que des questions sur la sécurité et la qualité de l’eau se posent de manière urgente.
D’autres campagnes d’analyse et de recherche pourraient être mises en œuvre afin de mieux comprendre l’ampleur de cette contamination et les risques associés. De plus, cela soulève un débat nécessaire sur la nécessité d’une réglementation plus stricte concernant les polluants en eau et la protection de la santé publique.
Alors que l’Union européenne examine la législation sur les PFAS, ces révélations sur la présence de TFA à Besançon pourraient pousser à une accélération des mesures pour protéger les consommateurs. La situation à Besançon pourrait servir de catalyseur pour des initiatives similaires dans d’autres régions, incitant les gouvernements à agir plus promptement contre les menaces environnementales.
Des projets de mise en conformité des infrastructures de distribution d’eau potable devraient également être envisagés. La collaboration entre les chercheurs et les municipalités sera cruciale pour élaborer des solutions efficaces visant à réduire l’exposition des citoyens à ces substances potentiellement dangereuses.
Le cas de Besançon illustre comment des contaminants environnementaux, souvent invisibles, peuvent poser de graves menaces pour la santé publique. Alors que la prise de conscience sur la qualité de l’eau se renforce, il est essentiel que les autorités agissent afin d’assurer une eau potable sans contaminants pour la population.
Dans un contexte où de nombreux pays prennent des mesures contre les substances toxiques dans l’eau, l’enquête sur le TFA à Besançon pourrait inciter à une réévaluation des seuils de sécurité en matière de traitement des polluants dans l’eau potable et à une révision des politiques publiques visant à protéger les ressources en eau.