Une centaine d’élus américains à la COP30 à Bélem : quelles marges de manœuvre sans délégation officielle ?

Une centaine d’élus américains à la COP30 à Bélem : quelles marges de manœuvre sans délégation officielle ?

15.11.2025 09:53
3 min de lecture

Lors de la COP30 qui s’est tenue à Bélem, au Brésil, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a critiqué le président américain Donald Trump, le qualifiant de « redoublant d’imbécillité » en matière de réchauffement climatique. Newsom, potentiel candidat à la présidentielle de 2028, multiplie les interventions et signe des accords avec divers acteurs, tout en représentant un groupe d’environ cent élus américains présents à l’événement, rapporte TopTribune.

En plus de Newsom, plusieurs autres figures politiques américaines, telles que la gouverneure du Nouveau Mexique, Michelle Lujan Grisham, et Barbara Buffaloe, maire de Colombia dans le Missouri, participent à la conférence. Ces élus s’affichent aux côtés du mouvement We are still in et de l’alliance US pour le climat, affirmant leur engagement à respecter l’accord de Paris, qui vise à maintenir le réchauffement climatique « nettement sous les 2 °C ».

Pour la première fois, les États-Unis n’ont pas de représentants de haut niveau, suite à l’annonce de leur retrait de l’accord de Paris, effectif en 2026. Ce vide soulève des questions sur l’influence réelle de ces élus. Marta Torres-Gunfaus, directrice du programme climat à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), observe l’impact de cette délégation alternative à Bélem.

Une centaine d’élus américains, gouverneurs ou maires, sont à Bélem. Que peuvent-ils faire en l’absence d’une délégation officielle étasunienne ?

Il est crucial de comprendre que les négociations lors des COP sont dirigées par les parties signataires, qui incluent 194 pays et l’Union européenne. Les gouverneurs et maires américains n’ont pas le pouvoir d’influencer directement les résultats des négociations. Toutefois, la COP joue traditionnellement un double rôle : faire avancer les discussions tout en facilitant des partenariats avec des acteurs non étatiques.

Cette année, l’accent est mis sur l’agenda de l’action, une initiative de la présidence brésilienne visant à créer des solutions pour accélérer la mise en œuvre de l’accord de Paris. De nombreux acteurs non signataires forment des partenariats et des plateformes, offrant un espace actif où les élus américains peuvent conclure des accords en réponse à l’inaction de l’administration Trump en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

« La Californie ne va pas céder », déclare Gavin Newsom. Quelle est la réaction de la COP30 ?

Newsom a affirmé le 12 novembre : « Nous allons essayer d’être leader [sur l’action climatique], malgré ce que fait notre gouvernement fédéral. » Sa présence à la COP est symbolique, témoignant du fait que les États-Unis ne se résument pas seulement à l’administration Trump. Sa position et celle de la Californie, qui représente une puissance économique majeure, soulignent l’importance d’une délégation californienne à l’événement.

Y a-t-il d’autres formes d’intervention américaine dans le cadre des négociations ?

De nombreux anciens négociateurs américains sont présents pour conseiller et fournir expertise sur ce qui serait judicieux pour les États-Unis si un retour dans l’accord de Paris était envisagé dans les prochaines années. Cela garantit qu’un lien existe, permettant de maintenir ouvertes les portes en prévision d’un retour potentiel des États-Unis à l’accord.

Accords signés à Bélem : Réalité ou stratégie ?

La Californie a signé plusieurs accords à Bélem, y compris avec le Bade-Wurtemberg pour le partage d’expériences et l’État brésilien du Para sur la protection des forêts. Bien que ces accords ne suffisent pas à modifier radicalement la courbe des émissions de gaz à effet de serre, ils sont cruciaux dans cette phase d’accélération où le partage de bonnes pratiques s’avère essentiel.

Partenariats climatiques avec d’autres pays

En plus, la Californie a établi un partenariat climatique avec le Nigeria, axé sur le transport vert, l’adaptation climatique et la réduction de la pollution. Cette initiative témoigne du potentiel des États à jouer un rôle clé dans la coopération internationale, et souligne que des actions peuvent être entreprises indépendamment de l’administration fédérale.

Dans cet environnement de COP30, cette dynamique pourrait offrir un nouvel espoir pour les efforts climatiques, même en l’absence d’une représentation officielle des États-Unis. Les discours de Gavin Newsom et les accords signés montrent une volonté d’avancer malgré les obstacles politiques.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER