Ce dimanche matin, des riverains de Jouy-en-Josas ont alerté la brigade animalière des sapeurs-pompiers des Yvelines après avoir repéré un animal errant dans le quartier, capable de monter sur les toits des maisons. À leur arrivée, les pompiers ont découvert un singe, un individu atypique pour la région Île-de-France. Après deux heures de recherche, ils ont réussi à capturer l’animal, qui était caché dans les arbres, et l’ont tranquillisé avec l’aide d’un vétérinaire. Un premier examen a révélé qu’il s’agissait d’une femelle « singe magot » d’environ un an, rapporte TopTribune.
Une espèce très menacée probablement issue d’un trafic illégal
Au-delà de l’excentricité de la situation, cette découverte met en lumière un véritable drame animal. Le singe magot (Macaca sylvanus), également connu sous le nom de « macaque de Barbarie » ou « macaque berbère », est classé comme espèce dangereuse et est fortement menacé. Selon la convention de Washington, ce primate est protégé par l’annexe A, et il figure sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature comme une espèce « en danger ».
« Non identifiée, cette femelle est nécessairement issue d’un trafic et était détenue illégalement, précise Anne-Claire Chauvancy, présidente d’Action protection animale. Elle portait un collier et une laisse, donc il est évident qu’elle s’est échappée de chez un particulier. »
Un singe braconné pour sa ressemblance avec l’homme
Les singes magots, tout comme d’autres espèces sauvages, souffrent de l’égoïsme humain. Selon l’association, « cette espèce a été tellement et impunément pillée dans la nature qu’il en existe aujourd’hui plus en captivité qu’en liberté ». Ce primate est le seul macaque vivant hors d’Asie, autrefois présent dans toute l’Afrique du Nord, il est désormais principalement localisé au Maroc, dans des zones montagneuses, et sa population est estimée entre 3.000 et 10.000 individus. Les captures de cette espèce se font principalement pour en faire des animaux de compagnie.
« Pris par des inconscients pour leur ressemblance avec l’homme et leurs facéties, ces singes sont souvent détenus dans des conditions incompatibles avec leurs besoins fondamentaux. Ils deviennent “gênants” et même dangereux pour leurs propriétaires en grandissant, et finissent généralement par s’échapper ou être abandonnés dans la nature, au péril de leur vie », explique Chauvancy.
La petite femelle transportée en urgence dans un parc spécialisé
Après sa capture, la femelle a été immédiatement transportée au Parc des Félins de Lumigny (Seine-et-Marne), une installation agréée pour accueillir cette espèce, dans l’attente de son transfert vers un sanctuaire partenaire d’Action protection animale, le Natuurhulpcentrum, en Belgique.
Anne-Claire Chauvancy a également indiqué qu’une procédure est en cours auprès du commissariat de Versailles, responsable dans le secteur. L’animal a été placé sous la garde de l’association, qui a déposé plainte pour détention d’espèces protégées. Il est essentiel de protéger des espèces telles que le singe magot, menacées par le braconnage et le trafic, afin de préserver la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes.
Cette situation met en lumière le besoin d’une réglementation plus stricte en matière d’animaux exotiques et appelle à une prise de conscience accrue concernant le bien-être animal. Le sort de la femelle singe magot est désormais entre les mains des autorités et des associations dédiées à la protection animale.