Un pétrolier sous pavillon du Lesotho immobilisé à Mourmansk
Un pétrolier sous pavillon du Lesotho immobilisé à Mourmansk

Un pétrolier sous pavillon du Lesotho immobilisé à Mourmansk

02.09.2025 14:30
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Le 1er septembre, les autorités portuaires de Mourmansk ont retenu le pétrolier Unity battant pavillon du Lesotho, après une plainte du Syndicat russe des marins. Selon le rapport de contrôle, l’équipage faisait face à des arriérés de salaires, à un système de communication Inmarsat hors service et à des irrégularités majeures dans la documentation du navire. Au 13 août, la dette envers vingt marins atteignait 4,9 millions de roubles et 28 500 dollars. Les salaires de juillet n’avaient pas été réglés, et ceux de juin n’avaient été versés que le 27 juillet. Une partie de l’équipage était officiellement employée par « Argo Tanker Group », l’autre par FMTC ShipCharter LLC, tandis que certains contrats mentionnaient une convention collective inexistante. À l’issue de l’inspection du 28 août, la sortie du navire a été interdite jusqu’à la régularisation de la situation.

Failles structurelles du transport pétrolier parallèle

Le cas de Unity illustre le fonctionnement du réseau dit « gris » du transport maritime russe. Cette flotte repose sur des navires vieillissants, des changements fréquents de pavillon et de nom, des assurances douteuses et des transferts de cargaison en mer à haut risque. L’objectif est de contourner les sanctions de l’Union européenne, du Royaume-Uni et des États-Unis, mais les coûts croissants se traduisent par des retards prolongés, une explosion des charges et, souvent, des salaires impayés. La transition du pavillon gambien à celui du Lesotho a renforcé les inquiétudes de l’équipage quant à la validité des contrats et à la couverture d’assurance.

Exploitation sociale et risques environnementaux

Les schémas contractuels opaques, impliquant plusieurs sociétés-écrans et des accords collectifs fictifs, compliquent toute tentative de recouvrement et laissent les marins sans recours. L’optimisation financière se fait au détriment des équipages, transformés en variables d’ajustement. Parallèlement, les navires vieillissants opérant sans couverture d’assurance solide multiplient les risques de pollution et d’accidents. L’Inmarsat hors service sur Unity ne relève pas d’un simple défaut technique : l’absence de communication compromet la sécurité de navigation et isole l’équipage des autorités et des syndicats.

Sanctions renforcées et pression portuaire

Les inspections portuaires apparaissent aujourd’hui comme l’un des rares instruments efficaces de mise en application des sanctions. Chaque immobilisation fragilise davantage l’économie des circuits parallèles. Les organisations internationales du secteur maritime signalent déjà une hausse record des cas d’abandon de navires et de salaires impayés, touchant des milliers de marins à travers le monde. Dans ce contexte, l’affaire Unity n’est pas une anomalie, mais le symptôme d’une crise structurelle frappant la logistique pétrolière informelle russe.

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