"Un exercice pas forcément évident" : en Allemagne, depuis des décennies, les gouvernements se succèdent et les coalitions se multiplient
"Un exercice pas forcément évident" : en Allemagne, depuis des décennies, les gouvernements se succèdent et les coalitions se multiplient

« Un exercice pas forcément évident » : en Allemagne, depuis des décennies, les gouvernements se succèdent et les coalitions se multiplient

04.07.2024
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Alors que certains partis français avancent le projet d’un gouvernement de coalition, en Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce mode de gouvernance prévaut.

À trois jours du deuxième tour des législatives, une coalition est-elle possible pour faire barrage au Rassemblement national ? Inédit en France sous la Ve République, ce mode de gouvernance est la règle chez notre voisin allemand. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les gouvernements – à une exception près – ont toujours réuni des partis de sensibilités différentes. Et dans l’ensemble, cela ne fonctionne pas si mal.

Après chaque élection législative, le scénario est le même : le parti arrivé en tête se met à la recherche d’alliés pour former une majorité. Les Allemands sont habitués à ces négociations qui s’étirent souvent sur plusieurs mois. Mais pour s’entendre sur un programme commun, dialogue et compromis sont nécessaires, insiste Sandra Weeser, députée du parti libéral FDP, l’un des trois partenaires de la coalition d’Olaf Scholz : « On ne peut pas faire à 100% chacun son programme. Il faut beaucoup parler, il faut être prêt à faire des concessions. Si je n’acceptais pas ça, je ne serais pas prête pour une coalition. »

« Il y a beaucoup plus de dialogue »

Les conservateurs avec les libéraux, la droite avec la gauche, presque toutes les alliances sont possibles. Ces coalitions qui imposent de partager le pouvoir réduisent les clivages, observe Claire Demesmay, politologue et chercheuse au centre Marc Bloch de Berlin : « On est beaucoup moins dans la confrontation avec des séparations très étroites entre les partis. Il y a beaucoup plus de dialogue, on est là pour coopérer pendant plusieurs années. Évidemment ils ne deviennent pas amis, ils ont tous leur propre identité. C’est compliqué au quotidien. Il faut aussi être capable de tenir ces tensions sans trop les exposer dans la sphère publique. Donc c’est un exercice qui n’est pas forcément évident. » Pas simple donc de transposer le modèle allemand en France. Faire des compromis est un art parfois bien difficile à maîtriser.

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