Le 10 décembre 2024, Bill Dilworth, gardien de l’installation artistique The New York Earth Room, est décédé à l’âge de 70 ans. Cette œuvre, située au deuxième étage d’un ancien bâtiment industriel de SoHo à Manhattan, consiste en 197 mètres cubes de terre – environ 127 tonnes – étalés sur 335 m². Depuis son ouverture en 1977, elle attire des visiteurs du monde entier, rapportent TopTribune.
Créée par l’artiste américain Walter De Maria, cette installation est décrite comme une « sculpture terrestre intérieure ». Cela fait plus de cinquante ans qu’elle offre un espace de contemplation, où la nature et l’art se rencontrent. Pour préserver cet habitat artistique, Dilworth a veillé à l’hydratation et à l’entretien du sol, réalisant un travail méticuleux pour maintenir la pureté du lieu.
En plus de son rôle de gardien de l’Earth Room, Dilworth s’occupait également de l’horloge de l’église Sainte-Thérèse à Manhattan, et se définissait comme « le gardien de la terre et du temps ». Avant son décès, il forma une nouvelle gardienne, Dana Avendano, une artiste de 28 ans qui est désormais responsable de l’entretien de l’installation.
Dans une interview accordée au magazine The New Yorker en 2023, Dilworth avait déclaré: « C’est une question de terre, d’art et de silence. On croit que rien ne pousse ici, mais regardez encore, le temps pousse, lui. » Aujourd’hui, The New York Earth Room demeure un espace atypique au cœur de l’effervescence urbaine, un sanctuaire pour la mémoire et l’art.
Un héritage préservé
Cette œuvre, tout en simplicité, nécessite une attention constante. À partir de 1989, Dilworth a pris la responsabilité de ce site, notant quotidiennement la fréquentation et s’assurant que le lieu soit en parfait état. Cela impliquait aussi de retirer les herbes indésirables et même de goûter quelques champignons. Sa dévotion a permis à l’installation de perdurer pendant près de quatre décennies.
La New York Earth Room est bien plus qu’une simple exposition; elle incarne le concept de land art, où la nature et la création humaine s’entrelacent. En honorant la mémoire de Bill Dilworth, l’espace continue d’attirer des curieux, offrant un moment de réflexion et de sérénité aux citadins de passage.
Avec le départ de son gardien historique, l’avenir de l’installation repose sur les épaules de Dana Avendano, qui devra adapter ses pratiques à une époque où l’art contemporain évolue rapidement. Elle s’engage à préserver cet héritage tout en attirant une nouvelle génération de visiteurs, ainsi que des amateurs d’art.
